«L'impressionnant arsenal du Hezbollah», «L'arsenal du Hezbollah lui permet d'étendre la guerre des roquettes», c'est avec de tels titres que certains commentateurs ont tenté de situer sur un même plan les forces militaires des deux camps en présence. Tous ces commentaires allaient en fait dans le sens des gouvernants israéliens qui insistent sur la menace pour Israël que représenteraient à leurs frontières les forces du Hezbollah.

La réalité est bien sûr tout autre. Le chiffre des victimes civiles et militaires ainsi que les destructions de toutes sortes opérées par l'armée israélienne soulignent amplement cette différence. Les armes dont dispose le Hezbollah sont bien peu de choses en comparaison de l'ensemble des moyens militaires d'Israël. L'armée de ce pays est celle d'une grande puissance militaire ultra-moderne, suréquipée, bénéficiant qui plus est du soutien et de la collaboration des États-Unis.

Comprenant 180000 hommes, dont plus de 50000 militaires de carrière, l'armée israélienne peut mobiliser jusqu'à 450000 réservistes. Elle dispose de près de 4000chars, d'un millier de pièces d'artillerie, ainsi que de 800avions de combat et d'hélicoptères d'assaut. Sa marine compte une cinquantaine de bâtiments.

Face à cette armée qui dispose en outre des moyens de détection et de communication les plus perfectionnés, le Hezbollah ne peut opposer que des lance-roquettes et des missiles de faible portée, des armes peu précises de surcroît dont les modèles datent pour certains de la Seconde Guerre mondiale. Et surtout, à la différence des équipements de l'armée israélienne, une fois détruit, l'arsenal du Hezbollah ne peut pas être renouvelé facilement.

Israël ne pourrait être militairement ce qu'il est sans le soutien des États-Unis qui lui consacrent près d'un tiers du montant du total de l'«aide militaire» qu'ils consacrent à des puissances «amies». Cela représente chaque année plusieurs milliards de dollars, sous forme de dons ou de prêts peu ou jamais remboursés. Mais ce soutien militaire apporté par les États-Unis à Israël n'est ni neutre ni gratuit. Il n'est que la contrepartie du rôle que les États-Unis lui font jouer dans la région.