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- Lutte ouvrière n°1981
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Dans le monde
USA, contre les peuples occupés ou contre ses propres soldats : Les coulisses de l’armée américaine
Régulièrement, la révélation de nouveaux crimes commis par l'armée américaine en Irak et en Afghanistan (assassinats de civils de sang-froid, viols, tortures dans les centres de rétention, etc.) lève un peu le voile sur les méthodes de terreur qu'utilisent les troupes américaines à l'encontre des populations des pays qu'elles occupent.
Mais le sort que l'armée des USA réserve à ses propres troupes est aussi bien significatif de sa brutalité. La soldate Suzanne Swift a ainsi fêté, le samedi 15 juillet, ses 22 ans dans une prison militaire de l'État du Washington. En service en Irak, elle y avait été violée par trois sergents de son unité. À son retour aux USA en février 2005, elle avait accusé ses violeurs, mais les autorités militaires ont ignoré sa plainte. Aussi, lorsqu'en janvier 2006, elle reçut l'ordre de repartir pour Bagdad, elle refusa de le faire et resta chez sa mère. Elle a été arrêtée le 11 juin et est depuis aux arrêts. «Lorsque tu es un soldat là-bas, tu as moins de valeur que de la boue, a-t-elle déclaré à la presse. Mais lorsque tu es une femme soldat, c'est encore pire.»
Ce cas est loin d'être le seul, même si la hiérarchie militaire fait tout pour minimiser le problème. La Miles Foundation, une organisation d'aide aux victimes de violences dans l'armée, a ainsi recensé, depuis l'automne 2003, 518 cas de violences sexuelles contre des soldates dans les troupes stationnées depuis 2003 en Irak en Afghanistan, à Bahreïn et au Qatar. Son téléphone d'urgence reçoit des appels jour et nuit. De son côté le Congrès exige, depuis quelques années, un rapport du ministère de la Défense sur les cas documentés. Pour 2005, ce rapport fait état de 2 374 agressions sexuelles pour l'ensemble de l'armée américaine dans le monde. Ce bilan, qui ne tient compte que des plaintes enregistrées, est en augmentation de 40% sur l'année précédente. Après une hausse de 25% un an plus tôt!
On ne peut former des militaires aux tâches de répression les plus infâmes, en espérant qu'ils se comporteront tous comme des gentlemen en toutes circonstances.