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- Lutte ouvrière n°1981
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Sevelnord (Peugeot-FIAT) Lieu-Saint-Amand (Valenciennes) : Les patrons sont responsables, c’est à eux de payer
Depuis le 30 juin, la production de véhicules est fortement perturbée, certaines pièces détachées venant d'Italie (Magnetis Marelli et CF Gomma), notamment les triangles de suspension, n'étaient plus livrées.
Les ouvriers de CF Gomma étaient en grève: la survie de leur entreprise est en jeu à la suite de la mise en règlement judiciaire d'une filiale à Rennes... reprise depuis par le groupe américain Silver Point!
Pendant deux semaines, une grande partie du personnel était prévenu au jour le jour qu'il ne devait pas venir travailler ou devait repartir. La direction a décidé d'imposer des journées de rattrapage, y compris le samedi après-midi, une mesure particulièrement impopulaire, d'autant plus que ce poste n'a jamais été travaillé en production.
Mardi 11 juillet, des dizaines de salariés des postes du matin et d'après-midi ont débrayé durant une à deux heures: «On ne travaillera pas le samedi après-midi»; «on ne va pas passer notre vie à l'usine». Finalement, la direction a reculé sur le travail du samedi après-midi, mais elle veut maintenir les autres journées de rattrapage. Elle déclare qu'il manque neuf journées de travail, c'est-à-dire 2500 véhicules utilitaires déjà commandés, alors que leur production doit se terminer fin octobre 2006. Et ce retard pourrait encore augmenter, car le redémarrage de la production chez les sous-traitants n'est pas certain.
Pour augmenter les profits des actionnaires, les patrons ont conçu la production en flux tendu et la division de la production entre de nombreux sous-traitants. Ils comptent ainsi imposer plus facilement la flexibilité maximale, les salaires les plus bas et les fermetures sans trop de réaction, les ouvriers étant dispersés et les luttes plus difficiles. Mais ça ne marche pas toujours...
Alors, pourquoi ce serait aux ouvriers de Sevelnord de rattraper les journées de travail et les bénéfices éventuellement perdus par les actionnaires? On peut faire qu'ils ne gagnent pas à tous les coups! Ils font suffisamment de profits pour que les salaires soient payés, sans être obligés de récupérer.