Des milliers d'élèves sans affectation

Depuis plusieurs années, des élèves partent en vacances, sans être parvenus à se faire inscrire dans un établissement pour la rentrée suivante. La grande majorité sont des élèves de troisième qui cherchent une place en lycée professionnel. En effet les suppressions de postes d'enseignants qui tombent par milliers à chaque nouvelle rentrée ont conduit à des fermetures de classes et de filières entières dans les lycées professionnels. La situation de ces élèves en attente est un des résultats scandaleux de cette politique d'économies dans les services publics.

Cette année, ils sont près de 2000 en région parisienne, 4500 dans l'académie de Lille, etc. Ils seront donc rajoutés à des classes déjà pleines, dans des établissements qu'ils n'auront pas choisis, et pas forcément dans la filière pour laquelle ils étaient admis. Ainsi une élève de Lens, voulant faire un BEP en carrières sanitaires et sociales, s'est vu proposer une place en comptabilité, ou alors le redoublement pour mieux tenter sa chance l'année prochaine! Et pour le rectorat, ce ne sont pas les classes et les personnels qui sont en nombre insuffisant, mais les élèves qui sont trop nombreux à demander des filières «qui ne préparent pas directement au marché du travail».

Par ailleurs, ceux qui ont plus de seize ans et ont passé l'âge de la scolarité obligatoire n'ont quasiment aucune chance d'être affectés.

Beaucoup de jeunes sont ainsi placés comme des pions, ou invités à chercher des établissements plus éloignés, car pour certaines filières il n'y a plus qu'un lycée dans tout le département. Et bien des élèves se découragent ensuite d'étudier dans de telles conditions, ou dans des branches qu'ils n'ont pas choisies. Mais il en faudrait plus pour infléchir la politique du gouvernement, qui a encore annoncé 8500 suppressions de postes pour la prochaine rentrée.