La préfecture d'Orléans vient de décider d'expulser trois familles tchétchènes en demande d'asile dans cette ville. La préfecture dit s'appuyer sur le règlement européen dit Dublin II, selon lequel c'est le premier pays traversé qui doit traiter la demande d'asile.

Pour l'une des familles, un couple avec trois enfants, l'Allemagne avait en 2004 refusé d'accorder l'asile politique au père, prétextant que lui et sa famille pourraient vivre en sûreté dans d'autres républiques de Russie. Le père avait pourtant été emprisonné dans la base militaire russe de Khankala, où ont été torturés de nombreux Tchétchènes, et il est toujours recherché par les autorités russes. La préfecture a quand même expulsé cette famille qui est aujourd'hui en Allemagne, en attente d'être renvoyée en Russie.

Le père de la deuxième famille, qui compte deux enfants, avait été emprisonné et torturé en Tchétchénie avec son frère, alors qu'ils étaient âgés de 15 et 13 ans, parce qu'un de leurs cousins faisait partie des combattants tchétchènes. Libérés contre rançon, les deux frères avaient demandé l'asile politique à l'Allemagne, qui le leur avait refusé. Ils étaient alors retournés en Tchétchénie, où ils avaient été à nouveau arrêtés et torturés, ce qui devait entraîner la mort du plus jeune frère. Aujourd'hui, c'est l'État français qui cherche à renvoyer la famille là-bas, via l'Allemagne. Ils attendent aujourd'hui la décision du tribunal administratif, devant lequel ils ont contesté leur reconduite.

Contre ces expulsions, les comités autour du Réseau éducation sans frontières (RESF) restent vigilants et mobilisés. Une nouvelle manifestation contre la circulaire Sarkozy est prévue à Orléans le samedi 22 juillet après-midi.