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Liban : Ce n’est pas la première intervention d’Israël
Pour disqualifier ses adversaires, l'État israélien utilise une vieille ficelle. Tout est dit quand il leur a collé l'étiquette de «terroriste». Mais si la politique du Hezbollah, comme celle du Hamas, ne mérite aucune sympathie, le terrorisme d'un État qui n'hésite pas à bombarder des quartiers populaires, massacrant hommes, femmes et enfants, est lui aussi parfaitement abject.
C'est la logique de toutes les armées impérialistes, prêtes, pour éliminer quelques adversaires, à raser une ville.
Et Israël n'en est pas à son coup d'essai au Liban.
C'est en mars 1978 que les troupes israéliennes ont envahi le Liban pour la première fois, et imposé une zone d'occupation gérée en commun avec les milices chrétiennes, la droite réactionnaire libanaise.
En septembre 1982, elles furent les complices de ces milices chrétiennes qui massacrèrent les Palestiniens des camps de réfugiés de Sabra et Chatila, les laissant agir sous leurs yeux. En juin 1985, Israël définissait une «zone de sécurité», le Liban-Sud, contrôlé en commun avec les milices chrétiennes.
Israël fait aujourd'hui grand cas de la menace des missiles du Hezbollah, mais en 1992, huit ans après la première apparition de cette organisation, c'est le dirigeant du Hezbollah, Sheikh Abbas Musawi, qui fut tué par une roquette lancée par un hélicoptère israélien.
La riposte du Hezbollah servit, en 1993, de prétexte aux dirigeants israéliens pour déclencher contre la population libanaise des bombardements des trois armes (artillerie, bombardements aériens et canonnades de la marine). Cette action militaire de grande envergure fut baptisée cyniquement «Justice rendue». Et si, en 2000, les troupes israéliennes avaient finalement refranchi la frontière, c'était après une occupation de vingt-deux ans.
Depuis, les violations de l'espace aérien ou des eaux territoriales libanaises par l'armée israélienne n'ont pas cessé. Elle continue d'occuper les 45 km² des fermes de Chebaa.
Et tout cela a lieu dans la plus grande indifférence des grandes puissances, quelquefois gênées par la «disproportion» des initiatives israéliennes, comme dit Chirac, mais consciente que l'État hébreu est le gendarme le plus sûr sur qui elles peuvent compter dans la région.
Pour la galerie, il y a la Finul, les casques bleus de l'ONU censés calmer le jeu. Mais on a pu voir celle-ci, le 15 juillet dernier, prendre le parti israélien en refusant d'accueillir dans leurs locaux les habitants du village de Mirouahine, dont certains ont été ensuite victimes de tirs ciblés des bombardements israéliens. Avec les massacres de Tyr, Bayada et Aïtaroum, la population libanaise se retrouve encore une fois logée à la même enseigne que les Palestiniens de Gaza.