Grèves des médecins ayant eu leur diplôme hors de l’Union européenne21/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1981.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grèves des médecins ayant eu leur diplôme hors de l’Union européenne

L'intersyndicale nationale des praticiens à diplôme hors Union européenne (Inpadhue) a appelé les 6000 médecins qui ont obtenu leur diplôme à l'étranger et qui exercent dans les hôpitaux français à faire grève le week-end du 14 juillet. Cela fait en réalité plus de deux ans que ces praticiens, dont un certain nombre sont de nationalité française, multiplient les manifestations et les grèves afin de dénoncer les différences de traitement que les pouvoirs publics leur font subir. «Comme les internes, nous sommes censés travailler sous la responsabilité d'un senior. Alors, ce week-end, nous nous conformerons aux textes. Nous serons là, nous travaillerons, mais ne signerons aucun acte», a promis Elizabeth Sow-Dione, vice-présidente de l'Intersyndicale.

En effet, sous prétexte qu'ils n'ont pas obtenu leur diplôme de médecine en France, ces médecins le plus souvent étrangers ne peuvent exercer qu'en présence d'un médecin titulaire. Pourtant, ces «praticiens adjoints contractuels» ou faisant «fonction d'interne» font les mêmes gestes et assument les mêmes responsabilités que leurs homologues titulaires: ils prescrivent, soignent, font des gardes, forment les jeunes internes, opèrent dans les hôpitaux... Sans compter que, du fait du manque de médecins, ces praticiens sont en réalité indispensables au bon fonctionnement des services. Mais l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dont ils dépendent en profite pour les sous-payer (1800 euros par mois en moyenne contre 3800 habituellement) et leur proposer des contrats précaires.

Face à cette situation aberrante et discriminatoire, la seule solution proposée par le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, est de faire repasser un examen aux médecins ayant obtenu leur diplôme en dehors de l'Union européenne, afin de «vérifier leurs compétences et leur connaissance de la langue française»! Jusque-là pourtant, les pouvoirs publics les avaient jugés suffisamment compétents et maniant suffisamment bien le français pour les laisser exercer dans les hôpitaux.

2 600 praticiens seraient concernés par cette réforme gouvernementale, appelée Nouvelle procédure d'autorisation (NPA). Quant aux 4 400 autres, ayant le statut de «stagiaires en formation», «ils bénéficieront de cette réforme dans les années qui viennent».

Insatisfaite et méfiante à juste titre, étant donné les nombreuses promesses non tenues, l'Intersyndicale des Padhue appelle de nouveau à la grève le week-end du 15 août.

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