Entraves à la concurrence : Quelques entreprises épinglées... et après?21/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1981.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Entraves à la concurrence : Quelques entreprises épinglées... et après?

Le Conseil de la concurrence se vante de sanctionner de plus en plus d'entreprises, et de leur infliger des amendes de plus en plus lourdes. Ainsi, au 1er semestre 2006, 135 entreprises auraient été mises en accusation, contre 131 pour l'ensemble de 2005 et 91 en 2004. Sur 127 millions d'euros d'amendes distribués, le record -48 millions d'euros- concerne 34 entreprises du BTP qui s'étaient partagé des marchés publics en Ile-de-France, comme ceux des métros Météor et Eole. Inutile de préciser que les entreprises concernées ont toutes fait appel de ces sanctions.

Quant au président du Conseil de la concurrence, il a commenté ces résultats en affirmant que «les cartels sont néfastes aux consommateurs, puisqu'ils élèvent artificiellement les prix, réduisent les choix offerts et dégradent la compétitivité du secteur entier».

Certes, il y a toujours des gens pour croire aux prétendues vertus du système capitaliste, et à celles de la concurrence en particulier. Seulement voilà, il y a bien longtemps que l'économie est aux mains des cartels et des trusts, et ce ne sont pas les compagnies pétrolières qui le contrediront. Pas plus que les trusts de la téléphonie mobile (Orange, SFR et Bouygues), condamnés en novembre dernier à 534 millions d'euros pour entente illicite mais qui n'ont guère modifié leurs pratiques. Quant aux fusions-acquisitions actuelles, comme dans la sidérurgie avec Mittal-Arcelor, elles vont dans le même sens, celui d'une concentration des moyens de production dans un secteur donné.

Le Conseil de la concurrence peut bien sanctionner quelques pratiques abusives en regard des normes admises par les capitalistes, ou trop pénalisantes pour certains industriels ou collectivités locales, mais il ne peut s'opposer aux tendances du système tout entier, pas plus qu'il ne peut ni ne veut véritablement protéger les petits consommateurs.

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