De l’argent, il y en a...21/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1981.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

De l’argent, il y en a...

Le magazine Challenges vient de publier le classement 2006 des 500 premières fortunes professionnelles de France (issues de la possession d'actions d'entreprises). Le résultat est édifiant.

L'homme le plus riche de France reste Bernard Arnault, PDG et principal actionnaire du groupe de luxe LVMH. En un an, la fortune d'Arnault est passée de 14,3 à 17,2 milliards d'euros. Elle a donc augmenté de 20,2%. Combien de ses salariés pourraient en dire autant de leur salaire? L'augmentation du smic de 3% au 1er juillet semble d'autant plus dérisoire.

Arnault n'est pas le seul à afficher une progression insolente de sa fortune professionnelle. Celle de Gérard Mulliez, principal actionnaire d'Auchan, augmente de 40%, passant de 10 à 14 milliards d'euros. Celle du marchand d'armes Dassault augmente de 15%. Celle de la famille Bouygues, de 54%.

Ces fortunes indécentes, les grands actionnaires les doivent à la spéculation boursière et à l'augmentation des profits dégagés par le travail de leurs salariés et par la politique de licenciements, de blocage des salaires, et de dégradation des conditions de travail qu'ils imposent depuis des années à toute la société. Parmi les noms les plus connus, on retrouve la famille Peugeot (3,4 milliards d'euros), la famille Michelin (1,1 milliard d'euros), ou la famille Durand (600 millions d'euros), principale actionnaire de la cristallerie d'Arques. Quant à Laurence Parisot, la dirigeante actuelle du Medef, qui en janvier dernier chantait les vertus de la précarité de l'emploi, elle figure en 276ème position dans la liste de ceux pour qui il ne semble pas prévu que la fortune puisse devenir, un jour, précaire.

Au total, en un an, les 500 plus grands actionnaires français ont accru leur fortune de 30 milliards d'euros. C'est près de trois fois le montant du déficit de la Sécurité sociale (10,3 milliards d'euros), et l'équivalent de... 2,3 millions de smic mensuels à 1254 euros.

Et ce serait encore aux salariés de payer les frais de la crise?

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