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Dans les entreprises
Yoplait et Candia licencient : Comment un géant de l’agro-alimentaire améliore son taux de profit
C'est par la presse que les 225 salariés de l'usine Yoplait de Ressons-sur-Matz, dans l'Oise, ont appris que la direction de ce trust français avait décidé de rayer de la carte leur usine en décidant de la fermer du jour au lendemain. Yoplait, c'est un des géants de l'agro-alimentaire, numéro 2 mondial de ce qu'on appelle les produits «ultra-frais» (yaourts et produits laitiers), qui se targue de commercialiser 15000 produits différents et qui a un chiffre d'affaires mondial avoisinant les 3 milliards d'euros, en constante progression.
L'entreprise à la «petite fleur» a une santé florissante et des profits qui vont de pair. Il n'empêche que la direction de cette multinationale a froidement annoncé qu'elle avait décidé de fermer son usine de Ressons pour «économiser des investissements qui auraient été nécessaires pour assumer nos besoins de production», et parce que «cette fermeture nous permettra ainsi de répartir la production de l'usine sur les quatre autres usines que nous possédons en France». Ainsi, avec le cynisme le plus total, la direction de ce géant milliardaire annonce qu'en fermant son usine et en jetant des centaines de salariés à la rue elle pourra faire réaliser la production sans la moindre embauche, par les salariés des autres usines à qui on demandera de travailler 25% de plus pour le même salaire, ce qui permettra au groupe d'économiser le salaire de 225 salariés permanents, sans compter les occasionnels, «économies» qu'il pourra distribuer en dividendes à ses actionnaires.
Où est là-dedans la «nécessité économique» qui «justifierait» de précipiter dans la misère des centaines de salariés et toute une région? Il n'y en a pas. L'argent récupéré ne servira pas plus aux consommateurs, les prix ne baisseront pas. Tout ce gâchis social et économique ne servira qu'à remplir les poches de quelques actionnaires au détriment de tous ceux qu'on va licencier, ainsi que des autres salariés de Yoplait qui seront obligés de se tuer à la tâche, et de centaines de paysans qui eux aussi vont être victimes de cette décision, en ayant des vaches laitières dont le lait devra rester dans leurs bidons.
Au même moment, juste à côté, chez Candia, qui appartient aussi à Sodiaal, groupe qui contrôle Yoplait, on annonce 85 licenciements dans la laiterie. Voilà comment se conduisent les requins du capitalisme et tout particulièrement de la filière agro-alimentaire française qui tient dans ce secteur le haut du pavé dans le monde. Bonduelle et D'Aucy sont coutumiers du fait. Il y a tout juste deux ans, D'Aucy fermait exactement de la même façon une de ses usines, dans l'Oise également, simplement pour faire réaliser la production sans la moindre embauche dans ses quatre autres usines en France, jetant à la rue des centaines de salariés et privant de débouché des dizaines d'agriculteurs.
Devant un tel comportement, réquisitionner les entreprises qui osent se comporter ainsi serait absolument normal, car les salariés seraient non seulement en droit de mettre la main sur les profits accumulés pour garantir l'emploi de tous, mais ce serait bien le seul moyen de garantir les intérêts de toute la collectivité, des producteurs, paysans et ouvriers, jusqu'aux consommateurs.