L’État au secours des marchands d’armes12/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1980.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’État au secours des marchands d’armes

Les gouvernements français successifs se flattaient de la compétitivité et des bons résultats de l'industrie d'armement française qui détenait 15% des parts de marché dans ce secteur au début des années 1990.

Mais la concurrence est rude et les ventes des industriels français n'ont cessé de reculer. Elles représentent actuellement un peu moins de 10% des ventes et le premier client des marchands de canons reste l'État français.

Un rapport a donc été diligenté par le Premier ministre. Il propose la mise en place d'un nouveau comité inter-ministériel chargé de coordonner l'assistance de l'État à cette industrie et préconise d'assouplir tous les contrôles et les autorisations administratifs qui réglementent l'exportation d'armes.

Par exemple, nul besoin désormais d'agrément préalable pour vendre des armes à l'étranger; une simple déclaration d'intention suffirait, à laquelle les pouvoirs publics devraient répondre en moins de trente jours, toute absence de réponse étant comprise comme un accord. D'autre part, «une véritable direction de soutien aux exportations d'armements», devrait être mise en place, dotée de compétences financières: en clair, être apte à assister financièrement les industriels de l'armement.

Les industriels de l'armement considèrent les fonds publics comme un dû, habitués qu'ils sont à vivre en premier lieu des commandes de l'État dont le chef joue en outre à chaque déplacement présidentiel les représentants de commerce en leur faveur. Les ventes vers des pays du Tiers Monde, essentiellement les anciennes colonies françaises d'Afrique, sont aussi dues aux générosités de l'État français: elles ne sont que le retour des aides octroyées à cette fin par le gouvernement français aux gouvernements de ces pays.

Pour le plus grand profit de quelques industriels et actionnaires, le gouvernement entend poursuivre les subventions à fonds perdus d'une industrie au mieux inutile, ou pire, franchement nuisible, au détriment d'activités nécessaires à tous.

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