Jack Lang au Journal du Dimanche12/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1980.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Jack Lang au Journal du Dimanche

Les menteurs voudraient qu'on les croie

«Les leviers ne manquent pas pour maîtriser le capitalisme sauvage quand la volonté politique est là», a répondu Jack Lang, socialiste et ancien ministre de Jospin, à un journaliste du Journal du Dimanche du 9 juillet, qui lui demandait en substance ce que les socialistes feraient, s'ils revenaient au pouvoir, alors que «les entreprises multinationales ne savent plus quoi faire de leurs profits».

Les leviers ne manquent peut-être pas, comme a le culot de le reconnaître aujourd'hui Lang, mais il ne faut pas compter sur les socialistes pour s'en saisir contre les capitalistes. Ils ne l'ont pas fait quand ils étaient au gouvernement et en mesure de le faire, et pas seulement d'en parler. Et ils ne le feront pas plus demain, s'ils revenaient au gouvernement.

Pendant vingt-cinq ans qu'ils ont été au pouvoir, les socialistes n'ont pas levé le petit doigt contre les groupes capitalistes. Pour ne parler que des années les plus récentes, celles du gouvernement Jospin, les socialistes se sont déclarés impuissants en juin 1997 devant la fermeture de Renault Vilvorde, sous prétexte que la part de l'État dans le capital Renault était descendue un peu au-dessous de 50%. En septembre 1999, tout ce que Jospin trouva à dire face aux milliers de suppressions d'emplois annoncées chez Michelin, qui affichait au même moment un bénéfice semestriel en hausse de 17%, fut qu' «il ne faut pas tout attendre de l'État». Sans parler des licenciements chez Moulinex, LU, Danone, et tant d'autres entreprises, contre lesquels les socialistes au gouvernement n'ont absolument rien fait.

Oui, les leviers ne manqueraient pas à un gouvernement qui voudrait vraiment s'appuyer sur les travailleurs pour mettre au pas les capitalistes, mais ce qui manque aux socialistes, aujourd'hui comme demain et comme hier, c'est la volonté politique d'oeuvrer en faveur des salariés, contre les capitalistes.

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