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Hôpital Esquirol - Limoges : Chasse à l’absentéisme féminin
Comme tous les hôpitaux psychiatriques du pays, l'hôpital Esquirol n'a pas vu la couleur des crédits prétendument extraordinaires qui devaient leur être alloués après le drame de l'hôpital de Pau en décembre 2004 et les événements violents dans certains établissements pendant l'été 2005 (dont une agression grave à Esquirol). La situation devient de plus en plus difficile et le directeur s'en est plaint dans la presse.
C'est surtout du sous-effectif dont pâtissent patients et personnel: les départs en retraite ne sont pas toujours remplacés dans un délai raisonnable, les congés maladie ne le sont pas toujours, les congés maternité très peu et les congés pour grossesses pathologiques pas du tout! Et dans un établissement où le personnel est essentiellement féminin et est en train de se renouveler, ces congés sont bien sûr en augmentation.
Alors le directeur a décidé de faire porter le chapeau aux femmes enceintes: il y en aurait trop, leurs congés seraient trop longs et, taxant d'«abusives» les grossesses pathologiques, il a annoncé qu'il allait les faire systématiquement contrôler!
Connaissant les conditions de travail stressantes en services de psychiatrie, avec de la violence verbale et même physique quasi quotidienne, les horaires difficiles que les cadres n'épargnent pas aux femmes enceintes, les généralistes et gynécologues mettent les soignantes enceintes en congé très tôt et ils ont raison.
Au lieu d'exiger des budgets pour embaucher, la direction montre du doigt et culpabilise les femmes qui veulent avoir un enfant dans de bonnes conditions. Abject!