Drôle de coupes en Italie : Après le Mondial, les surprises du gouvernement Prodi12/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1980.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Drôle de coupes en Italie : Après le Mondial, les surprises du gouvernement Prodi

Lundi 10 juillet, lendemain de finale du Mondial, alors que des supporters descendaient dans les rues aux cris de «On a gagné», le gouvernement Prodi, qui bénéficie de l'appui de toute la gauche officielle, allant du centre gauche à Rifondazione Comunista, l'un des restes de l'ancien Parti Communiste italien, a donné un arrière-goût amer à cette «victoire».

42 milliards d'euros de coupes dans le budget du pays, prélevés au premier chef sur la santé, les retraites, les budgets à caractère social, l'administration et les collectivités locales. C'est toute la population qui va subir le contre-coup de ces réductions budgétaires qui ressemblent fort à une purge et à un plan d'austérité tels que la droite en administre. Toute la population à l'exception des patrons, car il ne s'agit pas d'arrêter les aides en direction des grandes entreprises. Le ministre de l'Économie a d'ailleurs fixé le cap pour que chacun comprenne: «Nous allons creuser la logique des deux temps, austérité d'abord (pour la grande masse de la population), puis croissance (ce qui veut dire milliards distribués aux patrons). En cela notre document est ambitieux.» Certes, on aurait aussi pu dire de façon plus triviale: «gonflé», car ce n'est certainement pas pour se faire mettre au pain sec et pour voir offrir des milliards aux patrons que les classes populaires ont voté il y a seulement quelques semaines.

Mais Romano Prodi, le Premier ministre, n'est pas inquiet, il est certain que les sacrifices seront acceptés: «Les Italiens comprendront», a-t-il tenu à déclarer.

Peut-être que cette «assurance» de Prodi est confortée par la réaction du grand syndicat italien, la CGIL. Car s'il y a eu quelques murmures chez certains membres de la coalition de gauche, le leader de la CGIL, Guglielmo Epifani, s'est empressé d'apporter son appui à Prodi en déclarant qu'il cautionnait la démarche du ministre de l'Économie: «La voie est étroite et les problèmes seront nombreux. Mais nous sommes disposés à la parcourir.»

Il n'y a qu'à espérer que les travailleurs et les couches populaires d'Italie adressent un vrai carton rouge social à tous ces gens coalisés contre eux.

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