Trois Suisses - Croix (Nord) : Chantage à l'emploi et baisses de salaire07/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1979.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Trois Suisses - Croix (Nord) : Chantage à l'emploi et baisses de salaire

Les 3 Suisses sont une entreprise de vente à distance de 3500 salariés, majoritairement des femmes. Les principaux actionnaires sontles Mulliez, à 49%, etOtto group, une entreprise allemande de vente à distance. Les Mulliez, propriétaires entre autres d'Auchan, Norauto, Flunch, Kiabi, Leroy-Merlin, etc., sont la plus grosse fortune du Nord et parmi les premières de France.

La grande majorité des employées sont payées à peu près au smic. Mais avec les primes, la participation, il y a l'équivalent d'un treizième mois, ce qui n'était pas un luxe. Seulement la nouvelle direction, en place depuis six mois, veut le supprimer.

Elle a commencé par faire courir le bruit que l'entreprise faisait des pertes importantes - dix millions d'euros d'après leurs dires - le directeur des ressources humaines (DRH) ajoutant: «C'est-à-dire 400 emplois.» Dans l'entreprise bien sûr beaucoup craignaient les licenciements, dans une région déjà très touchée par le chômage, l'entreprise se trouvant au beau milieu des dizaines d'usines textiles liquidées ces dernières années.

Au CE du 23 juin, le DRH a annoncé qu'il n'y aurait pas de licenciements pour l'instant mais des départs facilités dès 57 ans, des mutations internes et des mesures de gestion prévisionnelle de l'emploi à négocier avec les syndicats dès septembre. Gestion prévisionnelle de l'emploi, on sait ce que cela veut dire: licenciements programmés mais sous d'autres formes que les licenciements avec un plan social. Cela peut vouloir dire multiplication des licenciements individuels, comme à La Redoute, entreprise voisine. Le tout serait assorti d'un blocage des salaires pendant deux ans!

Les comptes présentés par le DRH sont évidemment étudiés pour montrer un déficit. Ainsi, la carte Cofidis, placée par les opératrices téléphoniques et qui rapporte beaucoup, n'apparaît pas dans les comptes, car elle serait gérée par une société qui «n'a plus rien à voir avec nous». Par contre le service informatique géré par une autre entreprise du groupe est inclus dans les comptes alors qu'il est déficitaire!

On apprend aussi que les actionnaires, Mulliez et Otto Versand, ont prélevé des dividendes malgré les prétendues pertes.

Pour l'instant l'annonce qu'il n'y aurait pas de licenciements secs a un peu rassuré mais les salaires bloqués, alors que les factures à régler sont toujours plus lourdes, feront vite remonter la colère.

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