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- Lutte ouvrière n°1979
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Dans les entreprises
Snecma Villaroche (Seine-et-Marne) : Refus des brimades
À la Snecma Villaroche, le bâtiment 35, qui est un atelier de montage des réacteurs, a connu deux jours agités. Dans le cadre d'une opération resserrage de la discipline, deux cadres ont fait irruption le mercredi 28 juin au soir dans un réfectoire où avait lieu un pot amical. Ils ont pris les noms des présents pour engager une procédure disciplinaire, ont vidé dans l'évier les boissons alcoolisées et, forts de leur exploit, ont sillonné l'atelier pour le surveiller toute la soirée.
Cette descente faisait suite à une accumulation de pressions et de tentatives de mises au pas: contrôle des horaires, rappels à l'ordre, refus fréquents des dates de RTT et des congés, auxquels s'ajoutaient des mesquineries diverses du genre «il y a trop de temps passé à téléphoner sur les portables».
Cette affaire a été la goutte qui a fait déborder le vase. Le lendemain à 15 heures, la CGT convoquait à un rassemblement au milieu de l'atelier. Cent vingt ouvriers environ se retrouvaient et la grève commençait pour faire annuler toute menace de sanctions. C'est un véritable ras-le-bol qui s'exprimait là. Défilés dans l'atelier, interpellations animées des cadres du «commando», visites à la direction du Montage; la grève durait ainsi jusqu'à la fin du poste. Le lendemain, à peu près autant d'ouvriers de l'équipe du matin se mettaient aussi en grève avec défilé dans l'atelier. Une vingtaine iront même avec les délégués accueillir à la porte de l'usine ceux de l'équipe de l'après-midi, qui se remettaient en grève pour accompagner leurs camarades convoqués à la direction du Montage.
La direction fit alors savoir qu'il n'y avait aucune sanction ni procédure disciplinaire. C'est donc avec le sentiment d'avoir marqué un point important contre les brimades et pour le respect de leur dignité que les ouvriers ont repris le travail.