Saulxures-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) Malora : En grève contre la fermeture07/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1979.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Saulxures-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) Malora : En grève contre la fermeture

Lorsque, mardi 27 juin, la liquidation judiciaire de leur entreprise a été prononcée, les travailleurs de Malora (la Manufacture Lorraine d'Ameublement, spécialisée dans le mobilier de bureau) ont immédiatement occupé l'usine pour dénoncer les conditions de cette fermeture et empêcher que les machines soient enlevées.

Depuis plusieurs années ils s'opposent à la cessation d'activité de l'entreprise, qui compte 69 salariés avec une seconde usine à Fraize, dans les Vosges. Les patrons, les Hilaire, ne faisaient même pas mystère de leur projet de fermer purement et simplement l'usine, la vente du terrain, plus de 50000 m² situés au centre de la commune de Saulxures-lès-Nancy, pouvant leur rapporter plusieurs millions d'euros. N'osant sans doute pas mener lui-même son projet en raison de l'opposition des salariés, le patron a sorti en mars 2005 de son chapeau un repreneur, Fabrice de Montgolfier, qui se faisait fort de «redynamiser» l'entreprise.

Mais ce personnage n'était pas un inconnu. En 2000, il a repris pour un franc symbolique les Constructions Électriques de Nancy, une entreprise fabriquant des moteurs antidéflagrants, puis la moitié des 140 salariés ont été licenciés et le site a été vendu à une société immobilière, si bien que l'entreprise s'est retrouvée sans terrain! En 2002, ce qui restait de la CEN a été revendu à un groupe italien, qui a fini de la démanteler. L'entreprise a été définitivement liquidée en 2004.

À la Malora, c'est à peu près le même scénario qui se reproduit, avec le même homme de paille. Les travailleurs étaient d'ailleurs étonnés de voir l'ancien propriétaire continuer à venir régulièrement dans l'usine, et comme par enchantement les commandes reprendre un temps. Il y avait même eu des heures supplémentaires, ce qui n'a pas empêché le dépôt de bilan en avril dernier, puis la liquidation. Les appels aux pouvoirs publics et aux élus locaux lancés par le syndicat CGT depuis plus d'un an sont restés sans réponse...

Le 21 juin, dans le journal L'Est Républicain, la maire de Saulxures déclarait ouvertement: «Il vaut mieux tourner la page quand il est encore temps, surtout si les terrains peuvent rapporter quelque chose.» C'est pour cette raison que les grévistes en colère sont allés interpeller la maire, qui n'a su que mettre en cause la «concurrence des pays de l'Est»! En réalité un projet immobilier sur l'actuel site de l'usine serait prévu, en face duquel les emplois des salariés ne pèsent pas lourd.

Les travailleurs de Malora ne veulent pas être ainsi sacrifiés et, en portant ce scandale sur la place publique, ils espèrent bien se faire entendre.

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