Profits par l'ascenseur, salaires par l'escalier07/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1979.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Profits par l'ascenseur, salaires par l'escalier

Le gouvernement profite de l'été pour faire passer de nouvelles hausses. Pour se déplacer en train - en dehors des TGV et de l'Ile de France - il faudra payer de 0,10 à 1,60 euro de plus en seconde classe. En banlieue parisienne la carte orange augmente de 1,92% en moyenne pour l'ensemble des forfaits.

Beaucoup de loyers HLM vont augmenter de 2,3%, comme d'ailleurs les loyers de tous ceux obligés de se loger dans le privé, puisque c'est le montant de l'augmentation de l'indice des loyers. Pour se soigner chez son généraliste, il faudra débourser 21 euros, à compter du 1er août, soit un euro de plus.

Toutes ces hausses s'ajoutent à d'autres très récentes, comme, dans le domaine de la santé, le forfait de 18 euros payable depuis le 20 juin pour les actes médicaux supérieurs à 91 euros ou l'explosion des tarifs des soins dentaires largement revus à la hausse le 28 juin. Pour ne prendre qu'un seul exemple, l'extraction d'une dent est passée de 24,10 à 33,74 euros... rien moins que 40% d'augmentation! Au 1er mai, c'était GDF qui nous faisait les poches en augmentant ses tarifs de 5,8%, soit près de 30% en 18 mois! Quant au prix de l'essence, il ne cesse de grimper, flirtant avec le 1,40 euro pour le super 95.

Toutes ces hausses ont d'ores et déjà dévoré les petites augmentations de revenus annoncées, comme le «coup de pouce» au Smic et à l'allocation aux adultes handicapés (+ 3,05%), l'augmentation de 0,5% des fonctionnaires et de 1,65% des retraites complémentaires ou enfin la revalorisation de 1,7% des plafonds d'attribution des prestations familiales.

Mais dans le même temps d'autres catégories sociales, celles qui en ont le moins besoin, bénéficient de hausses de leurs revenus autrement importantes. Ce sont tous les actionnaires des 40 premières sociétés de la Bourse de Paris, le CAC 40, qui ont vu, en 2006, les dividendes de leur portefeuille augmenter de 50% en moyenne, ce qui leur a permis de se partager 24 milliards d'euros. Et ce n'est bien sûr pas qu'en 2006, puisqu'en 20 ans les revenus des actionnaires ont été multipliés par neuf, tandis que le Smic horaire l'était par deux...

Quant aux PDG nommés par ces actionnaires, ils ne sont pas oubliés. Celui des AGF s'est augmenté de 81%, pendant qu'il expliquait à ses employés qu'ils ne pouvaient pas leur accorder plus de 1,6%. Ses collègues PDG des entreprises du CAC 40 se sont répartis 700 millions de stock-options, qui s'ajoutent à leur rémunération. Résultat: actuellement les PDG français sont premiers au hit-parade des patrons européens, tandis que les salariés français sont... quatorzièmes.

Preuve, s'il en fallait que la richesse des actionnaires et des patrons à leur service se fait sur le travail des millions de salariés qui n'ont droit qu'à des miettes, quand ils ne sont pas licenciés pour faire encore grimper le cours des actions. Et preuve aussi que des hausses conséquentes des salaires, pensions et minima sociaux sont plus que jamais à l'ordre du jour.

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