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- Lutte ouvrière n°1979
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Dans les entreprises
Monoprix, Carrefour, Auchan, Lidl... : Les travailleurs contre les rapaces de la grande distribution
Samedi 1er juillet, une centaine des 1400 salariés que comptent les magasins Auchan situés dans le Bas-Rhin ont débrayé pour s'opposer à la volonté de la direction de retarder d'une demi-heure la fermeture le samedi, à partir du 1er juillet. Fin juin, les caissières du Monoprix de la rue du Faubourg Saint-Antoine à Paris se sont mises en grève plusieurs jours pour protester contre les pressions du directeur, qui leur rendent la vie impossible, et le recours abusif aux CDD. Samedi 1er juillet encore, c'était les salariés de chez Habitat à Montparnasse, à Paris, qui manifestaient, toujours contre les pressions de la direction et pour réclamer une augmentation des salaires.
Ces quelques mouvements de protestation montrent que, dans ce secteur aussi, les salariés ont affaire à des patrons de combat.
Pour la distribution, les salaires sont très faibles. Ainsi, des caissières qui travaillent à temps partiel «imposé» ne gagnent que 600 à 700 euros à Monoprix ou à Carrefour. Or le temps de travail n'est partiel que sur le contrat de travail, car les patrons imposent le plus souvent aux salariés des horaires tels que le temps passé sur le lieu de travail est énorme. Pour celles et ceux qui sont embauchés à temps plein, les salaires sont également insuffisants: une salariée de Carrefour dans les Bouches-du-Rhône gagne 975 euros avec trente ans d'ancienneté.
Les conditions de travail sont dures partout. Le syndicat allemand des services avait publié un livre noir sur les conditions de travail dans les supermarchés à bas prix Lidl, en Allemagne. Y sont dénoncés le climat de peur, les mesures répressives, les heures supplémentaires non payées, les horaires flexibles, l'absence d'horaire de pause, l'interdiction d'aller aux toilettes, les fouilles des sacs et des voitures. Mais la situation est la même en France: à Nantes, la direction du magasin Lidl avait installé 65 caméras de télésurveillance dans un entrepôt employant 60 personnes. D'autres chaînes de supermarchés ont les mêmes pratiques. Au Leader Price de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, les salariés avaient fait grève fin 2005 contre les nombreuses brimades de la direction: insultes, accusations de vols, changements d'horaires du jour au lendemain, sanctions à répétition.
C'est aussi de cette façon que ces chaînes de magasin récupèrent leurs énormes profits.