De 34 millions d'euros en 2002, les bénéfices de La Poste sont passés à 202 millions en 2003, 374 millions en 2004 et 557 millions l'an dernier! Mais que signifient ces chiffres pour les postiers?

Au Centre de distribution de Nancy-Lobau, où nous sommes 300 à travailler à la distribution du courrier, des journaux et des petits colis, les conditions de travail sont de pire en pire. Pour dégager des bénéfices, les dirigeants réduisent les effectifs et réorganisent en permanence la distribution du courrier. Il est devenu fréquent de quitter après l'heure parce que nous ne réussissons pas à finir notre tournée à temps. Comme les réorganisations se traduisent par une désorganisation, nous travaillons actuellement six jours sur sept. Le jour supplémentaire n'est pas payé et sa récupération se fera au bon vouloir de La Poste.

Depuis le 20 juin, les tournées sont de nouveau complètement modifiées. Certaines sont quasiment doublées et d'autres «complétées» par du travail de tri, ce qui oblige à venir à 5 heures du matin au lieu de 7h30.

Nous payons les bénéfices de La Poste par des déplacements, des changements d'horaires, une fatigue supplémentaire. Et comme si cela ne suffisait pas, il est même question que les facteurs relèvent les compteurs de gaz, qu'ils assistent les personnes âgées, etc.

Les dirigeants de La Poste nous disent qu'il faut faire face à la «concurrence». En réalité toute leur politique a pour objectif de dégager des bénéfices. Et quand les bénéfices seront devenus suffisamment intéressants pour des actionnaires privés, le temps sera sans doute venu, comme ce fut le cas dans les autres postes européennes, de céder ces activités aux capitalistes. Nous ne pouvons pas accepter une telle évolution.