Kiabi - Béziers : Victoire des travailleurs, soif de revanche du patron07/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1979.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Kiabi - Béziers : Victoire des travailleurs, soif de revanche du patron

En 2001, les «conseillères de vente» du magasin de vêtements Kiabi de Béziers (Hérault) ont mené trois mois de grève et demandé que des contrats à temps partiel soient revalorisés en contrats à temps complet et les CDD en CDI. En effet, le patron leur imposait une disponibilité constante et modifiait leurs horaires à son gré. Cette longue grève avait suscité beaucoup de manifestations de sympathie de la part de la clientèle populaire, d'autant qu'étaient aussi dénoncées des pratiques de harcèlement et de mauvaises conditions de travail vécues à l'identique dans bien d'autres entreprises.

Après plusieurs années de procédure, le 1er décembre 2005 la Chambre sociale de la Cour de cassation leur a donné raison au motif que l'employeur, qui exigeait de ses salariées une disponibilité à temps plein, avait pour obligation de leur verser un salaire correspondant à un temps complet, et non à un temps partiel.

Pour autant, la direction de Kiabi, nationale et locale, ne baissa pas les bras et continua ses pratiques de harcèlement, cherchant à jeter dehors les travailleuses les plus combatives. Dès l'an 2000, devant le succès de la liste CGT aux élections du CE, la direction n'a eu de cesse de réduire l'influence de ces élues. Elle s'est appuyée sur un syndicat maison pour signer en 2004 un accord sur le vote électronique qui laisse peu de chance face à une direction malhonnête. Les résultats ont donné un taux de participation de 41% au lieu de 76% par vote physique et la CGT a perdu une titulaire sur deux.

Les militantes subissent des pressions constantes, des retenues sur leurs maigres salaires et des tentatives de licenciement. Pour l'une d'elle, l'inspection du travail a refusé le licenciement, mais le patron est allé le demander au ministre, qui l'a accepté. Pour une autre représentante syndicale en arrêt maladie, le licenciement est motivé par «l'inaptitude psychologique»!

Les patrons veulent des salariés taillables et corvéables à merci, flexibles et résignés. De cela il n'est pas question!

Partager