- Accueil
- Lutte ouvrière n°1979
- États-Unis : Congrès de l'UAW - les dirigeants syndicauxprêts à de nouvelles concessions
Dans le monde
États-Unis : Congrès de l'UAW - les dirigeants syndicauxprêts à de nouvelles concessions
Le congrès de l'UAW, le syndicat des travailleurs de l'automobile américain, s'est tenu du 11 au 15 juin dernier. À priori, les dirigeants n'entendaient pas que ce congrès sorte du ronron traditionnel.
La direction n'a même pas dissimulé qu'elle était prête à poursuivre sa politique de concessions aux exigences du patronat, ce qui signifie pour les travailleurs de nouvelles remises en cause des salaires ou des pensions comme celles qu'elle a acceptées chez GM et Delphi.
«Dans un passé récent, quand l'économie américaine était en pleine croissance, on pouvait espérer voir les salaires augmenter de la même manière. Ce n'est plus vrai.», a déclaré son principal dirigeant Ron Gettelfinger. «Les défis, auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui, ne sont pas de ceux qu'on peut éviter. Il y a des défis structurels, et ils exigent des solutions nouvelles et clairvoyantes».
Une minorité d'opposants, les Soldiers of Solidarity (SOS, les soldats de la solidarité) sont partisans d'arrêter cette politique de concessions qui tourne le dos à la lutte et, par exemple, de faire grève chez Delphi (les délégués syndicaux en ont voté le principe il y a quelques semaines, mais ce vote est jusqu'à présent resté lettre morte). Quand un de ces militants est intervenu pour parler du problème des retraites chez Delphi, la tribune lui a répondu que ce n'était pas à l'ordre du jour.
Un délégué de chez Ford entendait proposer une résolution, la seule venue de la base, pour que les retraités aient désormais le droit de vote et donc puisse donner leur avis en cas de remise en cause à la baisse des conditions de leurs pensions, dans les contrats signés par le patronat et les syndicats.
L'appareil syndical s'était préparé à l'avance à contrecarrer cette proposition en éditant une déclaration de deux pages en couleurs invitant les congressistes à ne pas tenir compte de cette proposition, dont les termes ont été présentés de façon fallacieuse.
Ce simple fait n'indique-t-il pas que les dirigeants syndicaux de l'UAW ont déjà en tête d'accepter les attaques à venir contre les système des pensions?
En quelques années, le syndicat de l'automobile a perdu un million d'adhérents. En poursuivant sa politique de collaboration avec le patronat, il ne peut que continuer à s'enfoncer.