Des papiers pour tous!07/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1979.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des papiers pour tous!

Depuis deux semaines, des milliers de familles sans papiers ayant des enfants scolarisés se pressent devant les guichets des préfectures réservés aux étrangers pour demander leur régularisation.

Certains viennent dès trois heures du matin ou attendent la journée entière pour ne recevoir qu'un formulaire, obtenir un rendez-vous ou déposer une demande de carte de séjour. À Paris, plus de deux mille rendez-vous d'entretien ont été fixés par l'administration. D'autres préfectures n'en donnent qu'au compte-gouttes, certaines refusent ces entretiens et n'examinent les demandes que sur dossiers.

Cette vague d'espoir a été provoquée par la diffusion partielle, dans le milieu immigré, d'une circulaire du ministère de l'Intérieur du 13 juin 2006. Cette circulaire, qui n'est pas du tout humanitaire, ordonne aux préfets de reprendre les expulsions de parents et de leurs enfants scolarisés dès la fin de l'année scolaire, le 30 juin.

Les services préfectoraux doivent impérativement proposer aux familles un départ volontaire assorti d'une aide financière. Si certaines familles, dit la note, refusent ce départ, les préfets peuvent réexaminer leur situation en vue d'une admission au séjour, mais à titre très exceptionnel.

Le problème pour le ministère, c'est que les familles refusent le départ et revendiquent leur régularisation. Plusieurs milliers de familles font savoir qu'elles remplissent certains des critères précis cités dans la circulaire pour être régularisées: que l'un des parents réside en France depuis deux ans; que l'un des enfants soit scolarisé depuis septembre 2005 et que l'un des enfants soit né en France ou venu avant l'âge de 13 ans.

Ce sont ces possibilités qui suscitent un espoir de régularisation. Lors de la publication de cette circulaire, les services de Sarkozy avaient annoncé qu'environ 720 familles, soit 2500 personnes pourraient être régularisées. Aujourd'hui ce sont des milliers de familles, soutenues par des associations, des collègues de travail, des professeurs et parents qui réclament publiquement leurs régularisations.

Pour être régularisés les familles doivent montrer: une réelle volonté de s'intégrer; la maîtrise du français; le sérieux des études des enfants et leur absence de lien avec le pays dont ils ont la nationalité, et pour toute la famille, l'absence de trouble à l'ordre public.

Devant ces critères éminemment interprétables les familles ont raison de se mobiliser et la population qui les soutient a raison d'afficher sa solidarité. Le succès des manifestations du 1er juillet va dans ce sens et face à ce gouvernement qui, le vendredi 30 juin, a fait voter à l'Assemblée sa loi CESEDA, confirmant ainsi sa volonté d'expulser 25000 sans-papiers cette année et officialisant les entraves au regroupement familial, il faut continuer à exiger la régularisation de tous les sans-papiers.

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