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Dans le monde
Algérie : Des journalistes amnistiés,mais les libertés toujours bafouées
En Algérie, à l'occasion du 44e anniversaire de l'Indépendance, le 5 juillet 1962, le président Bouteflika a décidé de gracier les journalistes poursuivis pour des délits de presse.
Selon le communiqué officiel, il s'agit d'une «remise totale des peines d'emprisonnement et/ou d'amende auxquelles [les journalistes] ont été condamnés pour outrage à fonctionnaire, outrage à institutions et corps constitués, diffamation et injure». Le fait que cette mesure concerne environ deux cents journalistes algériens en dit long sur l'état des libertés régnant dans le pays.
Si la presse est muselée et censurée, le pouvoir en place pèse tout autant sur les libertés syndicales et politiques. Comme le notait récemment un groupe de parlementaires suisses ayant enquêté notamment sur la situation syndicale: «En dehors de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), il est pratiquement impossible d'exercer convenablement une activité de ce type sans encourir des mesures comme la suspension ou la perte de son emploi, des poursuites judiciaires, des assignations.»
Plus généralement, le régime profite de l'état d'urgence, imposé en février 1992 (sous prétexte de lutter contre le terrorisme des intégristes islamiques) et reconduit depuis, pour entraver toutes les libertés individuelles et politiques, ainsi que la liberté d'association et les droits politiques.