Sans-papiers toujours en lutte!29/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1978.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-papiers toujours en lutte!

À Poitiers, en réponse à la grève de la faim entamée le 29 mai dernier par 99 sans-papiers, pour la plupart guinéens, la Préfecture a jusqu'à présent accordé une centaine de régularisations sur les 359 demandes qui avaient été formulées.

Seulement 34 grévistes de la faim sont concernés, car le préfet refuse de faire un geste au-delà des textes actuellement en vigueur. De plus, ces régularisations sont le résultat d'une tractation avec un émissaire du gouvernement guinéen, gouvernement qui n'a pas hésité à faire tirer sur des manifestants, dernièrement, faisant au moins une vingtaine de victimes à Conakry. Ce consul n'a pas caché s'être engagé à signer désormais les laissez-passer permettant l'expulsion effective de ses compatriotes qui seraient mis en rétention par le gouvernement français.

Le compte n'y est pas pour les 42 sans-papiers qui continuent la grève de la faim. Ils ne supportent pas l'idée de retourner à la vie indigne à laquelle ils ont été contraints (synonyme de clandestinité, de crainte des contrôles de police...) et craignent de sérieux risques de représailles en cas de retour en Guinée.

La municipalité de gauche plurielle, après avoir soutenu ostensiblement les sans-papiers, leur avoir ouvert les locaux d'une école désaffectée pour mener leur action, les presse maintenant de cesser leur mouvement en arguant que la Préfecture ne changera plus d'avis et en leur demandant d'être responsables! N'ayant pu les convaincre d'arrêter leur grève de la faim avec de vagues promesses de protection municipale, le maire PS s'apprête à les faire évacuer et est venu, mardi 27 juin, avec un huissier constater que les lieux municipaux étaient toujours occupés.

La mobilisation et le soutien de la population sont plus que jamais vitaux pour que cesse la pression qu'exerce l'État, sa police, sa justice, sur ces hommes et ces femmes.

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