Emplois «vie scolaire» : Recrutement précaire et provisoire29/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1978.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Emplois «vie scolaire» : Recrutement précaire et provisoire

Une circulaire émanant de l'Inspection académique a été envoyée à tous les directeurs d'école de la Creuse, pour leur rappeler que chaque école pouvait se voir dotée d'un emploi vie scolaire (EVS) pour la rentrée de septembre. Il y a de fortes chances pour qu'un texte similaire ait été diffusé dans la plupart des académies.

Ces emplois vie scolaire avaient été lancés en août 2005 par Gilles de Robien, le ministre de l'Éducation nationale, en même temps qu'il annonçait des suppressions de postes d'enseignants et de surveillants, ainsi que la fin de 25000 emplois contrat solidarité arrivant à échéance. Les embauches se font sur les contrats d'accompagnement vers l'emploi (CAE), destinés aux jeunes de moins de 26 ans peu qualifiés, ainsi que sur les contrats d'avenir, pour les bénéficiaires de minima sociaux. La circulaire rappelle que chaque directeur «sera invité à procéder au recrutement de l'EVS de son école sur la liste de candidatures que lui transmettra l'ANPE».

Aucune qualification n'est donc demandée aux EVS, dont les missions de bouche-trous sont appelées «polyvalentes»: ils peuvent tout autant être affectés à des travaux administratifs que «d'accompagnement des élèves» - notion bien floue. Ils peuvent aussi «aider à la scolarisation des élèves handicapés», définition qui va du plus simple au plus compliqué, puisqu'il est aussitôt précisé entre parenthèses: «assistance dans ses déplacements, aide à la socialisation»!

Les emplois vie scolaire augmentent encore le nombre d'emplois précaires dans l'Éducation nationale, puisque leur durée est limitée à dix mois non renouvelables. Ce qui, outre les bas salaires, amène aussi à faire des économies puisque les congés scolaires ne sont pas payés. Quant à la formation promise par le ministre, il semblerait qu'elle n'ait, la plupart du temps, pas dépassé le stade de la «formation sur le tas».

On comprend pourquoi le ministère de l'Éducation nationale incite fortement les directeurs d'école à embaucher un EVS pour la rentrée. Peut-être espère-t-il par ce biais désamorcer le mécontentement créé par l'annonce des 8500 suppressions de postes. Mais surtout, à supposer que chaque école soit dotée d'un emploi vie scolaire, les embauches massives qui s'ensuivraient feraient baisser pour un temps les chiffres du chômage. Pour un temps qui couvre, comme par hasard, la durée de la prochaine campagne électorale!

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