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Leur société
Apprentissage à 14 ans : Et il faut dire merci?
Un protocole d'accord a été signé jeudi 22 juin entre le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, et les représentants de quinze branches professionnelles pour mettre en place «l'apprentissage junior» dès l'âge de 14 ans. C'est une des mesures de la loi dite de «l'égalité des chances», qui avait soulevé des oppositions au même titre que le CPE.
Mais si Villepin a fini par retirer le CPE, le gouvernement n'a pas cédé sur cet «apprentissage junior» qui devrait être applicable dès la rentrée de septembre 2006.
Pendant un an, le jeune apprenti dépendra encore de l'Éducation nationale et il aura, quand même, la possibilité de réintégrer l'école s'il le souhaite. Encore heureux, compte tenu du fait que la scolarité est obligatoire jusqu'à 16 ans! Mais ce «parcours d'initiation aux métiers» est bel et bien de l'apprentissage, où le jeune sera sous la coupe d'un patron, et les cours d'enseignement général qu'il suivra seront la plupart du temps donnés dans un CFA (centre de formation d'apprentis), dépendant des Chambres patronales.
Les branches professionnelles qui ont signé ce protocole se rapportent entre autres aux métiers du bâtiment, de l'hôtellerie ou de l'agriculture, ceux qui, en temps ordinaire, n'arrivent pas à recruter de salariés en nombre suffisant, compte tenu des mauvaises conditions de travail et des bas salaires qu'ils proposent. Rien de surprenant à ce qu'ils voient comme une aubaine une possibilité de recruter de la main-d'Suvre à bon marché.
Un projet de décret prévoit en effet qu'un patron employant un «apprenti junior» devra lui verser, non pas un salaire, mais une gratification correspondant à 20% du smic, lorsque le jeune passera plus de vingt jours dans l'entreprise.
Si l'apprentissage de la révolte vient avec l'apprentissage de l'exploitation dès le plus jeune âge, ce sera bien la seule chose que les patrons n'auront pas volée.