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- Lutte ouvrière n°1977
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Dans les entreprises
La Poste – Nantes et sa banlieue : La grève, facteur d’avenir!
Cela faisait un moment que la direction de La Poste de Loire-Atlantique jetait de l'huile sur le feu et se fichait des employés. Sa seule loi est: je fais ce que je veux, j'impose les cadences que je veux, je supprime les emplois que je veux.
La cerise sur le gâteau a été l'annonce du nouveau projet «facteur d'avenir», une dégradation supplémentaire des conditions de travail, lors d'une grand-messe organisée par la direction dans une salle de spectacle à Rezé.
Les postiers de l'agglomération ont répondu à leur façon, en participant massivement à la journée de grève appelée par la CGT et SUD contre la suppression de 25 postes sur 85 dans ce qu'on appelle les services arrière. Cet arrêt de travail rassemblait donc les postiers, par-dessus les divisions des services, contre les suppressions de postes, l'accroissement des charges de travail, et aussi contre ce projet «facteur d'avenir». Celui-ci prévoit en effet de scinder en entités plus réduites la distribution du courrier, en imposant aux facteurs que tout le courrier de cette nouvelle entité soit distribué quelle que soit la charge de travail, et que le travail des absents soit assuré par les présents. Et tout cela 6jours sur 7.
Au bureau principal de Nantes (couvert par un préavis), le lendemain, jeudi 15juin, la grève était reconduite à l'unanimité moins deux abstentions. Deux responsables de la direction sont alors descendus nous faire la morale, reprochant aux facteurs d'être en grève alors que, selon eux, les mesures ne touchent que les services arrière.
Ce fut l'occasion de dire ce que nous avions sur le coeur, bien sûr à propos de ces 25suppressions de postes, mais aussi à propos des charges de travail qui servent de base à leur calcul, comme les deuxminutes pour manoeuvrer les voitures et les charger, les 40km à l'heure pour rouler en ville en plein embouteillage.
Le midi, nous nous sommes retrouvés ensemble à plusieurs centaines, personnel du courrier et des chèques postaux, pour casser la croûte place de Bretagne.
L'idée de ce rassemblement avait été avancée initialement pour s'opposer à la fermeture programmée de la bibliothèque par la direction des chèques.
Pour l'instant, la direction n'a pas reculé. Mais chacun a pu constater que les divisions artificielles entre services peuvent voler en éclats. Cela nous encourage aussi pour les luttes à venir.