Chez Peugeot à Sochaux, les gains de productivité voulus par les actionnaires se font par des suppressions de postes, le renvoi des intérimaires et des conditions de travail qui empirent chaque année. Les anciens sont sommés de tenir la cadence et les cas de maladies professionnelles explosent.

Or, toujours pour cette même raison, la direction du montage (en carrosserie) s'attaque maintenant à une équipe qui constituait le dernier endroit où des ouvriers avec de fortes restrictions médicales pouvaient travailler selon leurs capacités, sur de petites retouches hors ligne.

Ainsi le directeur du montage est venu en personne, il y a quelques semaines, annoncer à ces ouvriers que seuls quelques-uns d'entre eux resteront dans cette équipe. Quant aux autres, ils devront retourner en chaîne, «à deux s'il le faut par poste». Il a même osé dire que, pour eux, il valait mieux être en chaîne plutôt que s'ennuyer à regarder la pendule... alors que manifestement il y a toujours du travail à ces postes de petite préparation.

Depuis, on commence à voir par-ci par-là des personnes handicapées mutées sur des postes en chaîne, où même la proximité d'une chaise ne change rien pour elles. Elles sont épuisées et n'ont pas le temps de s'asseoir.

Ce traitement infligé à ces travailleurs est scandaleux, sachant que les handicaps physiques sont souvent les séquelles des mauvaises conditions de travail subies tout au long de leur vie professionnelle.