Organismes de Sécurité sociale : Des milliers d’emplois vont être supprimés14/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1976.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Organismes de Sécurité sociale : Des milliers d’emplois vont être supprimés

Les organismes du régime général de la Sécurité sociale, dont dépendent la plupart des salariés, comprennent les Urssaf, chargées du recouvrement des cotisations salariales et patronales auprès des employeurs, les CPAM qui prennent en charge l'assurance-maladie, les CAF pour les allocations familiales et les CNAV pour la gestion des retraites. Ces organismes concentrent près de 180000 personnes. Dans sa recherche d'économies, et alors que les coûts de gestion sont pourtant reconnus pour être modérés, le ministère des Affaires sociales prépare des mesures inquiétantes pour le personnel ainsi que pour les allocataires.

Les Urssaf, actuellement au nombre de 103, pourraient passer à 22, peut-être moins. Dans la branche maladie, il est prévu de supprimer 11000 postes sur 85000 d'ici fin 2008. Il est aussi question de regrouper des organismes ou des services comme le contentieux ou la paye, de faire faire la numérisation des documents par des entreprises privées. Si la CAF des Hauts-de-Seine a déjà externalisé ce service, celle de Paris répond que pour elle la mesure n'est pas à l'ordre du jour. Il n'empêche que les effectifs du service plan-numérisation diminuent, avec les départs en retraite qui ne sont pas remplacés.

Certains centres de Sécurité sociale sont en train de fermer, comme en Loire-Atlantique ou en région parisienne, obligeant les assurés qui veulent rencontrer un employé, autrement que par téléphone, à se déplacer dans une ville voisine ou même dans un autre département.

L'Ucanss (Union des caisses nationales de Sécurité sociale), qui gère tous les organismes de Sécurité sociale, a établi un protocole qu'elle propose à la signature des syndicats. Elle voudrait «concilier les impératifs gestionnaires et les attentes personnelles » des salariés. D'un côté il y aurait donc des «impératifs» et de l'autre seulement des «attentes». Autant dire que, pour le gouvernement, les attentes ne pèseront pas lourd devant les exigences gestionnaires.

Pour obtenir l'aval des syndicats, le protocole précise que «la mobilité s'opère sur la base du volontariat», et des aides sont prévues pour les salariés qui accepteraient de changer d'organisme employeur. Mais à l'intérieur d'un même organisme (CPAM ou CAF), quel volontariat laissera-t-on aux employés si un centre ferme? Et qu'adviendra-t-il en cas de refus de mutation? Toutes ces mesures n'ont en fait qu'un but: supprimer des milliers d'emplois pour réaliser les économies demandées par le gouvernement.

Des manifestations et des grèves ont eu lieu à l'Urssaf le 18 avril dans le Nord-Pas-de-Calais, et à Montpellier plus récemment. Le 1erjuin, la CGT et FO ont appelé à une journée de grève et plusieurs manifestations ont été organisées dans différentes régions. La mobilisation n'en est qu'à son début. Il faudra l'amplifier sérieusement pour faire reculer le gouvernement.

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