Le jeudi8 juin, six syndicats du métro parisien ont appelé à une journée de grève. Seule la CGT a limité son appel à cinq heures, de 9h30 à 14h30.

Dans la matinée, une manifestation s'est déroulée au siège de la RATP, à l'occasion d'un CDPE (Comité d'entreprise du métro), où plusieurs centaines de grévistes sont entrés dans la salle de la réunion pour dire à la direction qu'elle devait réviser ses projets.

La mobilisation avait pour motif une décision du STIF, le Syndicat des transports de l'Île-de-France qui est l'autorité organisatrice des transports de la région, de prolonger d'une heure l'ouverture du métro les vendredis, samedis et veilles de fête, d'ici à 2007. Le métro s'arrêtera donc en terminus à 2h15 du matin au lieu de 1h15 actuellement. De même l'intervalle entre les trains, qui est souvent la nuit de sept minutes, passerait à cinq minutes. Des lignes de bus en correspondance avec les terminus des métros seraient également concernées par la prolongation du service, ce qui n'est par contre pas le cas des RER. Le STIF est actuellement géré par la majorité PS-PCF-Verts du Conseil régional, présidé par le socialiste Jean-Paul Huchon.

Beaucoup d'agents, tout comme les syndicats d'ailleurs, estiment qu'il est normal que les voyageurs puissent se déplacer plus tard grâce aux transports collectifs, mais à condition que le personnel soit en nombre suffisant pour assurer les tâches supplémentaires. Pour le moment, le STIF ne finance qu'environ 80conducteurs de plus, alors qu'il en faudrait 210 selon la CGT. Ce sont donc les conditions de travail, notamment celles des plus jeunes -mais pas seulement- qui vont être dégradées. Un certain nombre de conducteurs, non volontaires, n'auront par exemple plus aucun week-end de repos. Quant aux agents de manoeuvre et de station, aucune embauche n'est prévue pour ces catégories.

Tout ce qui va dans le sens de l'amélioration des services publics est une bonne chose. À cet égard il serait d'ailleurs bon que le STIF se penche aussi sur les problèmes de transport en journée, et plus particulièrement aux heures de pointe, où les usagers sont souvent transportés comme du bétail. Mais ces améliorations utiles et nécessaires ne doivent pas se faire au détriment des conditions de travail des agents. L'argent public doit servir pour les services publics, ses usagers et ses travailleurs.