Comme la plupart des hôpitaux, l'hôpital de Bourges annonce un budget en déficit. Il manquerait plus d'un million d'euros.

Selon la direction, il va falloir faire des économies sur le budget de remplacement. Et elle a déjà commencé à licencier des camarades contractuels qui étaient là depuis plusieurs mois.

La réalité dans les services, ce sont les conditions de travail de plus en plus difficiles, avec des absences de moins en moins remplacées. L'équipe destinée à remplacer les congés de courte durée est loin d'être suffisante. Il faut remplacer les RTT, les congés formation, les congés annuels, les congés maladie; et le moindre arrêt imprévu devient une catastrophe. Il arrive qu'on se retrouve à trois aides-soignantes, au lieu de quatre, pour 30 malades le matin.

La direction demande aux cadres de se débrouiller pour que le service fonctionne de toute façon. Et il est devenu habituel de nous rappeler pendant nos repos pour revenir travailler, parfois le matin pour l'après-midi même. Lorsque nous ne décrochons pas le téléphone ou que nous n'acceptons pas de venir, la direction parle «d'incivisme».

Dans le service de gériatrie, elle a voulu mettre en place une nouvelle organisation. Elle promettait, au passage, de supprimer les horaires de coupure; sauf que, lorsqu'il n'y a pas suffisamment de monde, cela aboutit à se retrouver, par exemple, à deux le soir pour faire manger et coucher 30 personnes âgées, ce qui est impossible. Et les coupures ont été remises en place.

Aussi lorsque la direction parle de faire des économies sur le budget de remplacement, de remplacer encore moins les absences, nous ne sommes pas d'accord. Nous avons assez donné.