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- Lutte ouvrière n°1976
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Leur société
Fonctionnaires : 15000 suppressions de postes !
Dans les ministères, c'est l'heure de la préparation des budgets, des prévisions de crédits et d'emplois pour l'année 2007.
Sous prétexte de réduire le déficit de l'État, Dominique de Villepin à donné des consignes d'économies à tous ses ministres. Ils ont répondu à son appel: sur les 75000 fonctionnaires qui partiront en retraite en 2007, globalement, 15000 ne seront pas remplacés!
Le 12 mai dernier, Villepin affichait tout son mépris en comparant les fonctionnaires à «des moules accrochées au rocher». Aujourd'hui Jean-François Copé, son ministre détaché au Budget, en rajoute une couche en déclarant: «Les effectifs vont baisser d'au moins 15000, sans qu'à aucun moment la qualité des services publics pour les Français n'en soit affectée, bien au contraire.» Ben voyons... Comme si ces 15000 travailleurs qui ne seront pas remplacés se tournaient jusqu'ici les pouces dans leurs bureaux ou dans leurs classes, en attendant que ça se passe.
Parmi tous les ministères, celui de l'Éducation nationale devrait être le plus touché par les suppressions de postes, avec une perte de 8700 postes, dont 3600 postes d'étudiants stagiaires, c'est-à-dire 3600 futurs enseignants en moins. Ainsi, alors que tout le monde connaît la difficulté pour les instituteurs et les professeurs d'enseigner dans les maternelles et les classes primaires et secondaires de certains secteurs, le gouvernement s'apprête à accroître encore les difficultés, non seulement pour la rentrée prochaine, mais aussi pour celles qui suivront.
On nous dit que l'État doit diminuer ses dépenses pour enrayer le déficit public qui s'accroît d'année en année, avec l'argument de bon sens qu'on ne peut pas dépenser plus que ce que l'on gagne. Mais c'est une question de choix. L'argent public, collecté par les impôts, doit être utilisé pour les besoins de la collectivité, et notamment pour l'école, pour l'éducation. Quant à diminuer les dépenses, il suffirait de fermer la pompe à subventions qui alimente, en pure perte, les profits du patronat.