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Dans les entreprises
CHU de Tours : Un «déficit» fabriqué de toutes pièces
Lors de la présentation du budget du CHU, la direction a annoncé qu'il se trouvait en «déficit» et prévoit un plan d' «économies» de 5 millions d'euros.
Pendant plus de dix ans, la situation budgétaire du CHU était considérée non seulement saine mais aussi excédentaire. Parallèlement, l'activité n'a cessé d'augmenter tous les ans, au détriment des patients (durée des séjours en diminution, allongement des délais de rendez-vous, etc.) et aussi du personnel, car l'activité s'est développée sans aucun renfort d'effectifs.
Depuis le nouveau mode de financement des hôpitaux, pour la deuxième année consécutive on nous annonce un «déficit». Il se monte à 12,5 millions d'euros, alors que l'activité est encore prévue en hausse. L'an dernier, le budget avait finalement été équilibré en fin d'année. Cette année, dès le mois de mai, la direction annonce qu'elle ne pourra pas récupérer l'argent qui lui manque, puisque de toute manière le ministère lui demande de faire 5 millions d'euros d'économies. Cela entre dans le cadre des 530 millions que le gouvernement réclame aux hôpitaux, pour participer aux efforts pour équilibrer le budget de la Sécurité sociale!
Alors la direction a énoncé un certain nombre de mesures qui ont de quoi faire bondir: réduire de 30 postes les équipes de remplacement, remplacer des départs en retraite après un mois de battement, retarder les mises en stage... Bref, le personnel est la cible n°1 du plan d'économies. Comme si celui-ci n'était pas déjà constamment en sous-effectif! Comme si on ne connaissait pas déjà les chamboulements des plannings pour remplacer les absences au pied levé!
Mais la direction s'apprête aussi à faire les poches des patients: leur faire payer les chambres à un lit, diminuer le budget prévu pour la bibliothèque des patients, et même leur supprimer les chocolats à Pâques et à Noël!
L'idée même d'un déficit dans le budget d'un hôpital est aberrante et scandaleuse. Les sommes allouées aux hôpitaux sont déjà insuffisantes, les réduire encore est inadmissible.
L'État ne se gêne pas pour réclamer des sacrifices au détriment de la santé publique, patients et personnels, mais il ne nous parle jamais de déficit en ce qui concerne l'armée, ni des subventions versées à fonds perdus aux patrons!