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- Lutte ouvrière n°1976
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Dans les entreprises
CFA Bâtiment – Clermont-Ferrand : Une grève victorieuse
Après un mois de grève pour exiger l'annulation de sanctions disciplinaires contre deux enseignants, la direction du Centre de formation des apprentis du Bâtiment (CFA) de Clermont-Ferrand a dû céder: l'une des sanctions est définitivement annulée et l'autre le sera au 1er octobre.
Du 4 au 13 mai, la direction se montrait intraitable: elle affirmait que les entretiens préalables ne déboucheraient sur aucune sanction, que notre grève était illégale et encore que des avertissements disciplinaires n'étaient que la plus faible des sanctions, que c'était courant dans les entreprises et sans conséquence.
Pour la trentaine de grévistes enseignants soutenus, les journées d'action, par une dizaine d'employés de service ou administratifs, les avertissements n'avaient rien d'anodin et étaient injustes et intolérables. Il n'a jamais été question de reprendre le travail tant qu'ils n'étaient pas supprimés. Sachant qu'un avertissement serait la porte ouverte à des sanctions plus graves pouvant aller jusqu'au licenciement.
La direction n'a commencé à mesurer notre détermination qu'à partir du 23 mai, quand l'affaire a été publiquement et largement dénoncée. Le 29 mai, face au trop léger recul du conseil d'administration de l'association qui gère l'établissement -représentants de syndicats de patrons et salariés du BTP-, nous avons cessé de faire passer les examens (CAP-BEP), inscrivant à chaque convocation d'apprentis le motif de notre action.
Ces derniers, tout à fait compréhensifs, nous soutenaient. Ils savaient qu'on ne mettait pas en péril leurs examens et sont allés, eux aussi, demander le retrait des sanctions.
Le 31 mai, le secrétaire général de l'association ainsi qu'un responsable parisien proposaient le retrait de l'une des sanctions et l'annulation de l'autre au 1er octobre. C'est devant l'assemblée générale des grévistes qu'il a dû venir pour traiter le problème des jours de grève et signer le protocole de reprise du travail.
Face à la détermination des grévistes, la direction a dû accepter de ne retirer, pour tous, que quatre jours et demi étalés sur quatre mois à partir de juillet, pour un mois de grève.
C'est dans l'euphorie générale que nous avons repris le travail jeudi 1er juin, contents d'avoir pu nous faire respecter.