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- Lutte ouvrière n°1976
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Dans les entreprises
CEC – Saint-Genest-d’Ambière (Vienne) : Les patrons doivent payer
La totalité des travailleurs du secteur production de l'usine du Comptoir Européen de la Confiserie (CEC), filiale de la multinationale Cadbury, ont fait grève du mardi 30 mai au jeudi 8 juin contre ce que les patrons appellent le «plan de sauvegarde de l'emploi».
C'est en décembre 2005 que la direction avait annoncé 59 licenciements, en prenant prétexte de la perte d'un marché. La lutte des mois précédents a fait passer ce nombre à 46.
L'usine de Saint-Genest compte 258 salariés, dont 200 en production, et rapporte des profits aux actionnaires du richissime groupe Cadbury, qui affichait 1,23 milliard d'euros de bénéfices en 2005.
Les ouvriers en grève ont suspendu 46 cottes de travail sur les grillages de l'enceinte de l'entreprise, représentant ainsi leurs camarades qui risquent de faire les frais de la course aux profits menée par les patrons.
Rejoints par des techniciens, c'est à 200 que les travailleurs ont totalement bloqué les accès à l'entreprise et interpellé les représentants de la direction, le jeudi 1erjuin, pour leur demander des comptes. Ces derniers, refusant de discuter avec les salariés, se sont enfermés à double tour dans un bureau, avant de repartir vers minuit, piteux, apostrophés par les grévistes formant une haie d'honneur.
La colère portait sur les mesures contenues dans le projet des patrons au sujet des indemnités de licenciement, des reclassements et des départs en FNE. La direction tentait, en vain, d'annoncer les licenciements en impliquant les organisations syndicales lors de sa déclaration.
Après les dernières négociations du jeudi 8juin, les grévistes ont finalement obtenu que le montant des indemnités de licenciement soit quelque peu revu à la hausse. Celles-ci passeront ainsi de 11 à 12mois de salaire pour les salariés âgés de 25ans, de 12 à 15mois pour les trentenaires et de 14 à 17mois pour les travailleurs de plus de 35ans.
Les grévistes ont repris le travail suite à ce recul. Mais les patrons n'ont pas renoncé à leur projet de licenciements, et la mobilisation devra continuer, ne serait-ce que pour imposer des reclassements, afin qu'aucun travailleur n'ait à pointer à l'ANPE.