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- Lutte ouvrière n°1976
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Dans les entreprises
Baisse légère du nombre de érémistes : Les cache-misère
Le mois dernier et pour la première fois depuis trois ans, le nombre de érémistes a légèrement baissé, de 0,8%. Serait-ce un signe d'un recul, même infime, de la pauvreté? Même pas.
Sur le premier trimestre de l'année, le nombre de nouvelles demandes (100000) reste parfaitement identique à celui de l'année précédente. Le nombre de ceux qui se trouvent démunis de tout revenu et doivent recourir à cette solution ne diminue donc pas.
La -minuscule- diminution vient donc du fait que certains anciens érémistes ne le sont plus. Non parce qu'ils auraient retrouvé du travail, mais parce qu'ils sont dorénavant classés dans de nouveaux dispositifs mis en place par le gouvernement, tel le bien mal nommé «contrat d'avenir».
L'action gouvernementale ne fait nullement reculer la pauvreté, elle la fait seulement parfois changer de nom.
Jean RAYNARD
Selon que vous serez Drut ou érémiste
Fin mai, au moment où Chirac amnistiait Guy Drut, ancien champion sportif et aussi ancien ministre UMP, les procureurs ont reçu une lettre du ministère de la Justice leur demandant de «donner une réponse pénale systématique» en matière de fraudes au RMI, «même si le montant de la fraude n'apparaît pas significatif». C'est une coïncidence, mais elle illustre l'attitude des gouvernants et des hommes placés à la tête de la justice, avec d'un côté la morale qu'ils prêchent aux pauvres, et de l'autre les combines dont ils font bénéficier les gens de leur monde.
Drut avait été condamné en octobre 2005 pour avoir bénéficié d'un emploi fictif dans une entreprise de travaux publics de 1990 à 1993. En trois ans, il avait ainsi gagné 800000 francs, en plus de son salaire de député et de conseiller régional. Et encore Drut n'était-il pas superchampion dans ce domaine. Les capitalistes, eux, n'ont pas besoin de transgresser la loi pour gagner des milliards.