Saint-Gobain – Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) : Encore un accident mortel24/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1973.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Saint-Gobain – Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) : Encore un accident mortel

Dimanche 14 mai un contremaître électricien de l'usine Saint-Gobain PAM de Pont-à-Mousson a trouvé la mort au cours d'essais de mise en route sur la machine de centrifugation 8 mètres, spécialisée dans la fabrication des tuyaux de fonte de gros diamètres.

C'est en vérifiant le fonctionnement d'un chemin de câbles qui venait d'être réparé qu'il a eu la tête coincée entre les deux chariots d'approvisionnement de la machine. Il était seul sur l'un des chariots et, là où il se trouvait, son collègue qui était au pupitre de commande de la machine, avec lequel il communiquait par téléphone, ne pouvait pas le voir! S'il y avait eu une troisième personne en vigie, le drame ne serait peut-être pas arrivé.

Mais les effectifs sont calculés au plus juste et il faut faire vite, la machine doit impérativement être opérationnelle le lundi car la production est au-dessus de toute autre considération. Comme une grosse commande de tuyaux de grands diamètres est en cours, pendant plusieurs mois la 8 mètres a même fonctionné le week-end avec une équipe de VSD.

La direction parle sans cesse de sécurité, mais les conditions qu'elle impose créent un contexte favorable aux accidents. Dans la série d'accidents qui se produisent régulièrement, un accident grave finit malheureusement par arriver. En 2004, à Pont-à-Mousson, un travailleur d'une entreprise de nettoyage avait été retrouvé mort étouffé sous une lourde porte sans que personne ait pu lui porter secours. La même année, à l'usine Saint-Gobain PAM de Foug, située à une trentaine de kilomètres, un dépanneur était mort écrasé par le vérin hydraulique d'une machine à faire des moules.

Le directeur de l'usine de Foug vient par ailleurs d'être condamné à trois mois de prison avec sursis et 5500 euros d'amende pour un accident survenu en 2002 qui a handicapé à vie un travailleur d'une société de nettoyage, écrasé contre une poutrelle alors qu'il reculait avec un engin. Le sous-traitant et la société de location d'engins de chantier ont également été condamnés.

Ces vies brisées sont aussi le prix que paient les travailleurs pour la hausse continue des profits du groupe Saint-Gobain: 1,3 milliard d'euros de bénéfices net en 2005 et une hausse de 18 à 20% attendue pour 2006.

Partager