Renault – Flins (Yvelines) : Les travailleurs de Visteon en grève24/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1973.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Flins (Yvelines) : Les travailleurs de Visteon en grève

À Flins, sur le site de l'usine Renault où se fabriquent la Clio et la Twingo, une trentaine de travailleurs, soit la grande majorité des employés de l'équipementier Visteon, sont en grève depuis plusieurs jours.

Ils revendiquent 100 euros d'augmentation pour tous. Il faut dire que leurs salaires se montent, alors qu'ils travaillent en trois-huit, à 1100 ou, au mieux, à 1300 euros par mois. Dans le cadre du «site d'assemblage de proximité de Flins», hébergé dans le bâtiment M de l'usine Renault, les travailleurs de Visteon assemblent des panneaux de porte et des boucliers, livrés en «flux tendu», ainsi que des tableaux de bord et des intérieurs de portes, qui seront ensuite montés sur les véhicules, sans souci de transport ni délai de livraison pour le gros client qu'est Renault.

Visteon n'est pas non plus une PME; même si le site de Flins est limité, le groupe Visteon, originaire du Michigan, n'a pas moins de trois sièges sociaux aux États-Unis, à Shanghaï et en Allemagne, 170 sites répartis dans vingt-quatre pays, et il emploie 50000 ouvriers. Si le groupe, dont les principaux actionnaires sont les grandes banques Morgan Chase et Citigroup, a fait état de pertes en 2005, il affiche déjà au premier trimestre 2006 trois millions de dollars de bénéfices et envisage pour l'année 120 ou 150 millions.

Autrement dit, ça va bien pour Visteon qui, comme tous les patrons au monde, parle de restructurations et de coûts à écraser, à commencer par les salaires qu'il verse. D'ailleurs, la proposition qu'il fait aux travailleurs grévistes se résume à une augmentation de 1%, soit à peu près 12 euros par mois.

La production que l'équipementier doit fournir à Renault a commencé à diminuer, bien sûr, même si le patron a ramené des cadres et des intérimaires sur qui il peut mieux faire pression. Le client Renault a même dû mobiliser des ingénieurs pour jouer les caristes et transporter les pièces produites!

Le mouvement de nos camarades de Visteon commence à être connu chez les Renault, leurs revendications sont bien entendu largement approuvées et leur détermination fait bien plaisir. Il ne manque plus qu'elles fassent tache d'huile, car les problèmes de salaires et de conditions de travail, tous les travailleurs de l'usine les connaissent. La balle est dans le camp de Visteon, mais aussi de la direction de Renault qui a tous les moyens de faire pression sur son fournisseur. À moins qu'elle n'attende que les employés des autres sous-traitants, comme Renosol qui effectue le nettoyage des cabines de peinture, et les travailleurs de Renault s'y mettent.

Partager