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Dans les entreprises
Nièvre : Deux fermetures d’entreprises en une semaine
Le 10 mai, la direction du groupe Stanley-Facom décidait 580 suppressions d'emplois en Europe. L'usine de Nevers-Saint-Eloi (134 ouvriers) devrait être fermée ainsi qu'une usine dans l'Eure et une autre en Angleterre. Des licenciements sont prévus en Italie.
L'usine Facom de Nevers, qui fabrique de l'outillage, existe depuis 1974 et a compté jusqu'à 250 personnes. Le groupe Facom a été racheté par le groupe Stanley en décembre 2005. L'usine de Saint-Eloi fait des bénéfices, mais la direction du groupe a décidé de «réduire les coûts pour être compétitifs». Dans une lettre adressée à chaque ouvrier, la direction parle de «rationaliser, optimiser, réduire les frais généraux» et termine sa lettre de licenciement par un cynique «Je vous remercie de votre compréhension».
Dans cette petite ville à côté de Nevers, le groupe Facom bénéficie d'une taxe professionnelle de 7% (alors qu'elle est en moyenne de 15%). Mais les aides aux entreprises n'ont jamais empêché celles-ci de licencier.
Dans la même région, les travailleurs ont eu l'annonce, faite par la direction du groupe DMApparel, regroupant les marques Dim et Playtex, de la suppression de 450 emplois en France avec la fermeture de l'usine de Château-Chinon dans la Nièvre qui compte 95 travailleurs.
L'usine DIM de Château-Chinon est la seule usine de la ville. Cela fait 45 ans qu'elle y est installée et il y a eu jusqu'à 500 travailleurs. Au cours des années, les travailleurs ont dû subir de nombreuses attaques des différentes directions qui se sont succédé. Travaillant en 2x8 dans les années 1980, les horaires sont passés en 3x8 puis en 4x8 et 5x8. Tous les jours fériés, sauf le 1er mai, étaient travaillés. Bien avant que la loi ne l'autorise, les ouvrières travaillaient la nuit. La modulation du temps de travail, avec période haute et période basse selon les nécessités de la production, a été imposée. En 2004, après la fermeture d'une usine en Angleterre, une commande de plusieurs millions de pièces était en attente. La direction imposa le report des vacances d'été pour faire la commande.
Il n'y a plus que 95 travailleurs chez DIM à Château-Chinon mais 34 millions de bas y sont fabriqués chaque année et le carnet de commandes est plein jusqu'en mai 2007. Les licenciements sont la conséquence de manoeuvres spéculatives entre plusieurs groupes.
Dans la Nièvre plusieurs autres entreprises ont annoncé des licenciements: LOOK, Faurécia, ATB Selni, Euro Auto Hose... Cela pourrait faire au total près de 600 emplois supprimés.
La fermeture des entreprises DIM et Facom a été prise comme des coups de massue par les travailleurs qui ne s'y attendaient pas.
Le Conseil général de la Nièvre, dirigé par le Parti Socialiste, a organisé une réunion extraordinaire. Mais les appels à la Région et à l'État, les projets de plates-formes de tous les acteurs sociaux ou les demandes de moratoires sont les décisions habituelles prises quand il y a des plans de licenciements et elles n'ont jamais rien empêché. Alors, bien des travailleurs pensent que ça ne peut plus durer comme cela.
Une manifestation appelée par tous les syndicats doit avoir lieu le 1er juin pour protester contre ces fermetures d'entreprises, contre les licenciements et la baisse du niveau de vie. Souhaitons que ce ne soit que le début d'une riposte.