C'est pour dénoncer les conditions de travail et revendiquer des effectifs que les employés du service Relations clients du centre de chèques de Limoges avaient décidé le vendredi 5mai de «planter le commercial», c'est-à-dire de refuser de proposer les produits financiers et autres services payants de La Poste aux usagers qui, pour quelque raison que ce soit, appelaient.

Après plus d'une semaine sans «accroches commerciales» et après avoir refusé d'être reçus dix par dix, nous avons fini par obtenir que le directeur vienne nous rencontrer dans le service.

Les retards dans l'expédition des relevés de comptes? Pas sa faute. Le temps, bien plus long que prévu, passé au téléphone? Pas sa faute, car ses prédécesseurs ont mal dimensionné le service. Prévu en effet pour recevoir 1600 appels d'usagers par jour, on en traite régulièrement plus de 2000 et on est même monté deux fois à 3700 tentatives de connexion, dont bien sûr près de la moitié n'ont pas abouti.

Après avoir rendu hommage à notre «sens des responsabilités» et nous avoir dit «combien il nous faisait confiance», il s'est contenté de nous proposer de «faire ce que l'on pouvait», en sachant quand même que «c'était ce travail qui nous faisait vivre». Puis il a parlé de nous affecter quelques CDD, dont le nombre restait à déterminer.

Cela ne pouvait évidemment pas nous satisfaire, et après son départ, une assemblée générale du service votait la poursuite du boycott. Un affichage était alors fait pour rendre compte aux autres services.

Mardi 23mai, après une entrevue entre les porte- parole du service, les représentants syndicaux et la direction, celle-ci n'embauchant que huitCDD (qui d'après elle, utilisés à 100% au téléphone, comptent pour treize!) une AG a décidé de poursuivre le boycott des accroches commerciales.