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Leur société
Éducation : Encore une baisse des moyens en prévision
En Seine-Saint-Denis, les syndicats enseignants, FSU, principal syndicat enseignant, CGT et Sud-Éducation, appelaient à une grève dans l'éducation le mardi 23 mai pour protester contre les décisions gouvernementales: la baisse des moyens prévue la rentrée prochaine et l'application des réformes telles que l'apprentissage à 14 ans. La Seine-Saint-Denis, un des départements les plus populaires en Région parisienne, sera touchée de plein fouet par les restrictions budgtaires. Mais c'est l'ensemble des écoles du pays, primaire et secondaire confondus, qui sont touchés et vont connaître une dégradation des conditions d'enseignement.
Le gouvernement se vante de promouvoir «l'égalité des chances» avec la loi du même nom qui contenait un article créant le CPE. Cette loi autorise entre autres l'apprentissage dès l'âge de 14 ans. Les autres initiatives gouvernementales sont du même genre «égalitaire»: celle concernant les Zones d'éducation prioritaire qui permet de diminuer des moyens déjà bien dérisoires des établissements classés en difficulté, comme celle instaurant un «socle commun de connaissances» qui réduit la formation en éducation sportive et artistique.
Alors qu'un trop grand nombre d'enfants se retrouvent de plus en plus en difficulté scolaire, en particulier pour l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, le gouvernement cherche surtout à couvrir sa volonté de baisser les moyens dans l'éducation sous le voile de «réformes» diverses.
Mais la réalité c'est l'augmentation du nombre d'élèves dans les écoles maternelles et élémentaires à la rentrée 2006, 34000 élèves supplémentaires, c'est le départ à la retraite de 14000 instituteurs pour seulement 11250 enseignants recrutés. En résumé il y aura, à la rentrée prochaine, beaucoup d' élèves en plus et près de 3000 enseignants en moins. Les classes seront donc encore plus surchargées qu'elles ne l'étaient. En maternelle, un plus grand nombre d'enfants ne trouveront pas de place, la scolarisation en maternelle n'étant pas obligatoire. Comment aider dans ces conditions tous ces jeunes enfants à acquérir une connaissance correcte de la langue, dans ces années si décisives pour leur formation?
Pour l'enseignement secondaire, les mêmes restrictions sont envisagées. En lycées et collèges, 6000 postes de professeurs sont supprimés et 17000 départs à la retraite ne seront remplacés que par 10000 recrutements. On compte de plus une diminution de 30000 surveillants depuis trois ans.
Dans une circulaire du 27 mars 2006 le gouvernement dit vouloir: «Promouvoir l'égalité des chances et améliorer les conditions de la réussite scolaire pour une meilleure insertion sociale et professionnelle des jeunes sont les deux priorités pour la rentrée 2006.» Belle hypocrisie!