Nos lecteurs écrivent - Chèque emploi-service : Une précision18/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1972.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nos lecteurs écrivent - Chèque emploi-service : Une précision

Je vous trouve d'une grande gentillesse avec le titre CESU et particulièrement son utilisation dans le cadre du soutien scolaire à domicile. Il y a là un véritable scandale: alors que le gouvernement nous concocte une loi sur l'égalité des chances, on arrive à la chose suivante qui consiste à proposer généreusement aux enfants de quartiers difficiles d'entrer en apprentissage à quatorze ans pendant que, dans le même temps, on offre des cours particuliers à domicile aux enfants de parents aisés.

Il faut bien en effet comprendre que seuls les hauts revenus peuvent se payer des cours à domicile; le coût moyen d'une heure de cours est de 28 euros; pour la famille imposable, il en coûte en réalité 14 euros (50% de réduction fiscale); pour la famille modeste non imposable, il en coûte donc réellement 28 euros de l'heure. Autant dire qu'aucune famille non imposable ne peut s'offrir ce genre de luxe. Heureusement pour elle, on vient d'inventer l'apprentissage à quatorze ans!

Chaque famille à hauts revenus pourra ainsi déduire directement 6000 euros de ses impôts, plus 750 euros par enfants à charge.

Au même moment, une association d'accompagnement scolaire parmi d'autres dans un quartier d'Aulnay attend sa subvention annuelle de 150 euros pour 40 enfants (reportage TF1 au journal de 20 heures, du 20/03/2006).

Jean

L'article auquel notre correspondant fait référence, publié dans le numéro 1959 de Lutte Ouvrière, concernait le chèque emploi service universel (CESU), fonctionnant un peu à la manière d'un chèque-restaurant mais pour payer les services à domicile. D'après le ministre Borloo, le CESU profiterait aux utilisateurs, qui pourraient ainsi déduire de leurs impôts 25% de leurs dépenses ainsi qu'aux salariés de ces services assurés, selon lui, d'être mieux rémunérés. Même si ce CESU peut sembler un outil commode, loin de nous l'idée de faire l'éloge de ce système, surtout parce qu'il consacre le désengagement de l'État de tout ce qui a trait aux services publics

Nous n'abordions pas l'aspect que nous signale notre lecteur. Les précisions qu'il apporte sont éclairantes et confirment, chiffres à l'appui, qu'en ce qui concerne l'enseignement, tout le discours gouvernemental sur l'égalité des chances n'est que poudre aux yeux.

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