Crédit Lyonnais ou LCL : Pour le personnel, rien ne change18/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1972.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Crédit Lyonnais ou LCL : Pour le personnel, rien ne change

C'est fin août 2005 qu'a été dévoilé officiellement le nouveau logo LCL. Sur les écrans de télévision, on a pu voir sourire béatement des acteurs censés incarner des clients «heu-reux».

Aux dires des nouveaux dirigeants de la banque, le «renouveau» du Crédit Lyonnais devait passer par cette innovation, pour faire notamment oublier aux contribuables qu'ils continuent de payer pour «le trou du CL». Mais en fait de renouveau, le personnel n'a vu que le maintien des vieilles recettes patronales: de plus en plus de travail, avec de moins en moins de salariés.

Les réductions d'effectifs continuent

La direction a programmé 2400 suppressions de postes supplémentaires, entre la mi-2005 et la fin 2007. Ce chiffre est le résultat de la différence entre les quelques centaines d'embauches, en agences notamment, et les suppressions, bien plus nombreuses, qui frappent prioritairement, et lourdement, les centres de traitement administratifs (les UAC). C'est systématiquement que les départs en retraite ou en préretraite n'y sont pas remplacés.

Un nouveau plan de préretraites financées par la banque vient d'être mis en place. Il fait suite à un plan de préretraite CATS, pour lequel le Crédit Lyonnais avait obtenu (via le FNE) un financement de l'État. Le non-remplacement des partants (à l'âge de 56 ou 57 ans selon les secteurs) s'est traduit par une aggravation des conditions de travail. Écoeurés par cette situation, beaucoup de salariés anciens choisissent de partir, bien que la perte de revenu soit importante. Et comme la direction ne les remplace pas, les conditions de travail s'aggravent et du coup d'autres salariés n'ont qu'une hâte: partir.

Salaires à la traîne

Côté salaires, à la fin 2005, la direction a obtenu la signature des cinq organisations syndicales pour une hausse de 2% -avec un plancher de 500 euros annuels- pour les techniciens (on disait avant: employés et gradés). Un tiers des cadres a eu une prime de 500 euros, les autres n'ont rien eu.

La direction s'est empressée de saluer cette unanimité syndicale qui traduirait, selon elle, «la qualité du dialogue social». En fait, les signataires avaient abandonné en route leur revendication initiale de 150 euros par mois pour tous.

Les banquiers ont traité les actionnaires de tout autre façon, puisqu'ils leur ont attribué une augmentation de leur dividende (bénéfice par action) de 42% par rapport à 2005.

Des conditions de travail dégradées

Partout, en UAC comme en agences et dans les services centraux, l'objectif des banquiers est de nous pressurer encore plus.

En agences par exemple, le personnel doit vendre de plus en plus de «produits», qu'il s'agisse de crédits, de placements boursiers, de cartes bancaires, mais aussi de contrats d'assurance de toute sorte.

Les attaques touchent y compris le secteur de l'informatique. La direction vient d'annoncer, pour la seule année 2006, la suppression de 50 postes (sur 600 à l'effectif). Les informaticiens ont vu leurs projets en cours s'interrompre, sans explication et souvent du jour au lendemain. Ce n'est que suite à une réunion de personnel que la direction est sortie de son mutisme.

Et encore, les 50 personnes visées ne sont que la partie la plus apparente de la politique de réduction d'effectifs. Car c'est par centaines que les prestataires des sociétés de services informatiques sous-traitantes ont vu leur contrat au Crédit Lyonnais non renouvelé.

Outre le recours aux prestataires, la direction a fréquemment recours au travail précaire, qu'il s'agisse de CDD, d'intérim ou d'alternance. C'est ainsi que l'on peut voir des CDD et des intérimaires tourner dans les services (en UAC par exemple), d'un remplacement à un autre, d'un site géographique à un autre. Certains connaissent le travail à fond, comme le reste du personnel, mais ils n'ont pas de perspectives d'embauche pour autant.

Dans ses campagnes publicitaires, la direction promet «un petit plus» aux clients. Mais, du personnel, elle exige toujours plus. Et pour celui-ci la fatigue, le mécontentement, parfois même l'exaspération sont bien réels.

Vivement que ce ras-le-bol s'exprime, contre une direction pour qui LCL n'a apparemment qu'un sens: Le Capital Luxuriant.

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