Clemenceau : Le retour... coûteux18/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1972.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Clemenceau : Le retour... coûteux

La boucle est bouclée, du moins autour de l'Afrique, le Clemenceau est arrivé à Brest, le port où il a été construit. L'Inde avait refusé d'effectuer son désamiantage, dont les autorités françaises espéraient se débarrasser en l'envoyant vers le chantier naval d'Alang, où travaillent des ouvriers dénués de protections et de matériels adaptés. Le Clemenceau est donc revenu, via le cap de Bonne-Espérance.

Des milliards avaient été dépensés depuis qu'a été décidée sa réforme, sans compter ceux nécessités pour sa construction, son équipement et son fonctionnement.

Ce bâtiment de guerre qui vient de parcourir un demi-tour du monde au prix de 12 millions d'euros, n'a toujours été qu'un gouffre à financements qui n'ont pas été perdus corps et biens. Cet argent a bien échoué quelque part, sur les comptes de ceux qui ont fourni l'acier, l'équipement électronique, les services nécessaires à son fonctionnement, et même l'amiante. Par ailleurs, pour ne citer que quelques exploits de ce navire: en 1968, il était dans l'océan Pacifique pour assurer le déroulement des essais nucléaires pratiqués à Mururoa et Fangataufa. En novembre 1983, en pleine guerre civile libanaise, huit Super-Étendard décollaient du Clemenceau et bombardaient un camp palestinien situé à Baalbek. Et lors de la guerre entre l'Iran et l'Irak, il participa entre autres au convoyage de cinq Super-Étendard destinés au régime irakien de Saddam Hussein, au moment où les puissances impérialistes soutenaient celui-ci et craignaient son effondrement sous les coups de boutoir de l'armée iranienne.

Alors, si cet engin de mort est mis à la casse sans ajouter à sa sinistre carrière un nouveau drame de l'amiante, on ne va pas le regretter. Mais plutôt que de faire payer la note aux contribuables, qui l'ont payée plutôt dix fois qu'une, il faudrait adresser la facture à tous ceux qui ont profité de l'existence de ce coûteux joujou.

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