Renault : Le patron se paie la tête des salariés10/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1971.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault : Le patron se paie la tête des salariés

Sous le titre «Ces dirigeants qui tiennent bon dans la crise», le quotidien Le Parisien a donné la parole au patron de chez Renault, Carlos Ghosn. Ce dernier a donc fait une déclaration qui pouvait plaire à un public de patrons, mais qui a dû laisser un goût amer aux travailleurs de Renault, lecteurs de ce journal.

Ainsi le directeur général de Renault assène: «La motivation des femmes et des hommes, c'est la première richesse d'une entreprise, surtout face à une crise.» Mais «face à une crise», le premier réflexe des dirigeants de Renault, de Ghosn comme de son prédécesseur Schweitzer, n'a t-il pas toujours été de demander des sacrifices aux salariés, d'aggraver les cadences, de recourir à l'emploi précaire, de licencier purement et simplement, de liquider des parties entières de l'entreprise par leur vente ou par leur fermeture?

Et il ne s'agit pas là d'une vue de l'esprit, car ce sont des dizaines de milliers de travailleurs qui ont été jetés à la rue au Japon dans la filiale de Renault, Nissan, sous les ordres du même Ghosn. Et sous les ordres de Schweitzer, il y eut Vilvorde en Belgique, l'usine Matra-Renault de Romorantin, et d'autres encore, revendues ou liquidées sans se soucier du sort des salariés qui y travaillaient.

Et quand, pour finir, l'actuel patron de Renault affirme que les salariés doivent être «écoutés, respectés», ce ne sont que propos démagogiques qui ne peuvent cacher une politique dure envers les travailleurs. Mais en employant ces termes, Ghosn pensait peut-être aux actionnaires de Renault. Dans ce cas, ils sont évidemment bien choisis.

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