Depuis le 4 mai, une partie des ouvriers est en grève pour protester contre les surcharges de travail, suite notamment à la suppression de 46 emplois. En réponse à la grève et au blocage des entrées, la direction a fermé l'usine à partir du mardi soir 9 mai pour le reste de la semaine.

Dans cette usine où sont employés près d'un millier de personnes, on fabrique des pneus haut de gamme. Ce travail se fait en continu, avec des horaires d'équipe en cinq systèmes, y compris le dimanche. Il faut donc un approvisionnement ininterrompu de gomme, livrée par camions. Or, avec les piquets de grève qui bloquent, ce n'est plus possible.

Alors, la direction n'y est pas allée de main morte: appel aux huissiers et surveillance du site par la gendarmerie; appel aux cadres pour faire pression sur les non-grévistes et les opposer aux grévistes en leur offrant de les payer intégralement les jours de grève, alors que la production est bloquée.

Les motifs de la colère des travailleurs ne manquent pas: augmentation des cadences, diminution des effectifs par le non-renouvellement des contrats des travailleurs précaires, intérimaires ou en CDD.

Les syndicats CGT et SUD sont les seuls dans le coup de la grève, la CFDT refusant de s'y associer. La réunion du comité d'entreprise en milieu de semaine n'a rien donné, la direction refusant d'envisager toute augmentation de salaire et la moindre prime.

Bien que minoritaires, les grévistes tiennent bon et continuent à bloquer 40000 pneus prêts à l'expédition. Vendredi 12 mai, les syndicats appellent à des actions pour les salaires à l'occasion de l'assemblée générale des actionnaires à Clermont-Ferrand.