Une convention a été signée entre l'État, l'ANPE et l'Unedic. Elle devrait notamment aboutir à la mise en place progressive d'un guichet unique pour les chômeurs. «Historique! Cela fait vingt ans qu'on aurait dû le faire!», s'est félicité Borloo, le ministre des Affaires sociales, qui affiche pour objectif «d'améliorer l'accompagnement des demandeurs d'emploi en vue de leur retour à l'emploi». Chaque chômeur disposera d'un dossier unique et sera l'objet d'un accompagnement dit personnalisé jusqu'à ce qu'il retrouve un emploi; concrètement cela veut dire un entretien par mois avec un employé de l'ANPE, voire plus si la «situation du chômeur le justifie».

Le gouvernement prétend que cela contribuerait à une simplification des démarches pour les chômeurs. C'est possible, mais jusqu'à présent, le suivi et le contrôle des demandeurs d'emploi ont plutôt abouti à un accroissement des radiations, permettant aux ministres de fanfaronner sur la baisse des chiffres du chômage.

Et puis surtout, en quoi l'amélioration de la prise en charge des chômeurs lors de leur inscription facilitera-t-elle leur retour à l'emploi? Il ne suffit pas, de toute manière, d'une simplification administrative pour résoudre, comme par miracle, le problème du chômage et créer des emplois qui n'existent pas. Les patrons n'embauchent que s'ils y trouvent leur compte. Si aujourd'hui au moins cinq millions de travailleurs se retrouvent sans emploi, ce n'est pas faute d'avoir subi un bilan de compétences. Le diagnostic prévu dès l'inscription du chômeur à l'Assedic pour évaluer le temps qu'il devrait mettre à retrouver un emploi en fonction de son passé professionnel, de sa formation risque fort de ne donner lieu qu'à des pressions accrues de l'ANPE, des Assedic ou d'un bureau d'embauche privé pour faire accepter au chômeur n'importe quel emploi à n'importe quelles conditions imposées par un patron.