Irak : Une occupation militaire rejetée par la population10/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1971.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : Une occupation militaire rejetée par la population

Le crash d'un hélicoptère britannique, abattu par des combattants irakiens au-dessus de la ville de Bassorah, a déclenché des affrontements violents entre la population et les forces d'occupation, ici britanniques. Ces émeutes ont fait 32 tués parmi les civils.

Les images que la télévision a montrées étaient particulièrement éloquentes. S'y exprimaient toute la colère de la population, le profond rejet de l'occupation et la haine contre les responsables de la misère. Les carnages ne concernent évidemment pas les seuls habitants de Bassorah, c'est toute la population du pays, marquée par les guerres successives et la longue période d'embargo, qui ne peut aujourd'hui supporter plus de souffrances.

Selon les évaluations existantes, l'occupation militaire, imposée par les États-Unis, a déjà causé la mort de 35000 à près de 40000 civils irakiens (pour environ 2400 morts du côté des troupes d'occupation).

Les États-Unis étaient venus, disaient-ils, pour démanteler les armes de destruction massive que l'Irak aurait possédées. On sait maintenant que c'était un gros mensonge comme savent en asséner, sans vergogne, les dirigeants des grandes puissances. Les dirigeants américains disaient aussi qu'ils venaient là restaurer la démocratie; un autre mensonge comme en produisent les gouvernants chaque fois qu'ils veulent justifier une guerre injustifiable.

Le bilan de cette occupation est particulièrement calamiteux. La situation de la population est bien plus difficile aujourd'hui qu'elle ne l'était avant la guerre. Par exemple, moins de la moitié de la population a désormais accès à l'eau potable, un bien essentiel à la vie. Dans ces conditions, rien d'étonnant que la colère des Irakiens s'exprime, qu'ils bravent au risque de leur vie les troupes d'occupation pour en finir avec cette vie faite de misère, de violence et d'humiliations, qu'on leur impose.

Cette résistance finira sans doute par faire reculer aussi bien les gouvernants américains que britanniques, mais les opinions publiques des pays occidentaux pourraient accélérer le retrait des troupes étrangères d'Irak et la fin d'une aventure où seuls les grands trusts occidentaux du pétrole et de l'armement trouvent leur compte.

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