Les patrons d'Outiror pleurent beaucoup. Outiror est une société tourangelle de vente ambulante d'outillage et de quincaillerie, qui a annoncé fin 2005 la suppression de plusieurs dizaines d'emplois sur les 340 qu'elle comptait alors.

Ces patrons osent se lamenter dans le quotidien La Nouvelle République du 4mai, non pas sur le sort des travailleurs qu'ils jettent à la rue, mais sur les difficultés réelles ou supposées qu'ils auraient à faire distribuer en temps et en heure leur catalogue par La Poste!

Voilà donc des patrons qui voudraient à la fois que l'État réduise au maximum la part du budget qui va aux services publics et qui râlent quand ce même service public, sous-traité et réduit à la portion congrue, n'assure qu'une prestation au rabais.

Mais tout ne va quand même pas si mal pour la famille propriétaire d'Outiror: en 2004, elle était au 13erang du classement des patrimoines industriels de la région Centre établi par la revue Capital. Et depuis, elle est tout de même parvenue à investir 380000 euros dans un logiciel permettant de planifier et de rentabiliser les tournées de ses camions, dont le coût a été amorti selon la direction elle-même en à peine un an.

Mais avoir la bouche pleine n'a jamais empêché un patron de pleurer!